INTERSTATE

J’ai donc laissé tous mes nouveaux amis Canadiens de l’autre bord de la frontière avec environ une semaine qui restait (en théorie) pour revenir à la maison par les mythiques États-Unis. Comme la France, les États Unis me fascinent complètement, et à chaque fois que je visite je découvre des myriades de paysages nouveaux et d’atmosphères différentes. Après mes déboires à la frontières (le douanier a trouvé mon histoire un peu trop alternative) j’étais donc tout d’un coup dans l’état de Washington, à seulement une heure de Seattle. J’ai passé deux heures dans cette ville à me promener un tout petit peu du Chinatown au marché public en admirant la diversité frappante des quartiers et la vue irréelle du Mount Baker peinte een très gros sur l’horison bleu. J’ai dormi quelque part, et j’ai repris la route au tout petit matin alors que la brume était encore couchée, à destination de la côte Oregonienne, et, enfin! Portland, OR.

Voici ce magnifique matin doré:

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J’étais ravie de voir l’océan derrière ces étendues infinies de sables et de bois mort

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des vagues superbes

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déjeuner ici

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Plages

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Je suis tombée par hasard sur Cannon Beach, ce village on ne peut plus charmant à l’atmosphère de pure innocence – plage magnifique, châteaux de sable, saltwater taffy, café glacé délicieux, cerfs volants, barbe à papa, bijoutiers, soleil. J’ai de la difficulté à sortir de là, même si mes copains de Portland attendent mon arrivée.

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on amène pitou, minou et enfant

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les vagues sont là

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Les petites randos fusent sur la route côtière, qui longe une énorme falaise de plusieurs disaines de kilomètres avec des points de vue à tout bout de champ. J’ai de la difficulté à ne pas m’arrêter partout, et je cède à cette petite rando vers la plage à travers une forêt ou filtre une lumière jaune et douce

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La plage se présente enfin derrière d’énormes silhouettes de pins-sentinelles. Je suis sans mots.

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textures

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un ruisseau océanique avec sa pieuvre des bois

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Je sors de la voiture en même temps qu’un Portlander, et on pousse tous les deux un soupir de je me peux plus. C’est trop beau, et en plus il parait qu’on n’y voit que la brume, d’habitude. Moi, c’est mon quinzième jour absolument radieux.

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Partout, partout, c’est beau et dreamy

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cerfs volants

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Je suis très en retard

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J’arrive à Portland, encore une fois chez des amis que j’ai rencontré à Vargas, juste avant la tombée de la nuit, et je m’installe dans la chambre d’un des frères dans une merveilleuse maison familiale qui est même munie d’un golden retriever ultra gentil et d’un vélo qui n’attend que moi. Je suis arrivée par temps de canicule, et je passe le lendemain à explorer la ville par une chaleur dépassant les 35C, en vélo.

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Je visite des friperies, des restos, des quartiers, mais je sens que j’ai hâte de retrouver la nature. Je reprends la route vers l’est dès le lendemain, et je fais un petit stop à Terrebonne, près de Bend, ou je trouve cet improbable cirque rocheux sorti de nulle part, apparemment un paradis de grimpe

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Sec comme tout, avec des arbres mieux comme le monde

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Étant seule, j’ai beaucoup de difficulté à gérer le fait que j’ai un temps limité pour faire tout ce que je veux, et je prends plein de petits détours qui me semblent géographiquement incontournables. C’est comme ça que je tombe sur ce paysage multicolore

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plein de vieilles choses du far ouest

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et même quelques colonnes basaltiques!

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je suis charmée par les ranchs, les champs dorés, les chevaux, les vieux tracteurs, les saloons, tout cet imaginaire

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Les maisons Orégoniennes anciennes sont toutes faites en bois, ou en écailles de bois, et ce village en compte des dizaines de fort anciens exemplaires

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Les ranchs. Ça existe donc pour de vrai.

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Je m’arrête ici avant la tombée de l’obscurité pour manger une barre de protéines et me dégourdir un peu les jambes

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il y a cette scène du jour qui tombe

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très poétique

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puis, je vois un drôle de nuage noir s’apparentant à une éruption dans le ciel qui est pourtant bleu depuis des jours. Il fait tellement beau et sec que le danger des feux de forêt est extrême, et quand je passe devant ce village, j’y vois un fire camp ou plein d’hommes campent pour aider à éteindre le mastodonte.

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d’autres véhicules

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Route 26 to infinity and beyond

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J’ai dormi dans mon auto cette nuit-là, car j’étais trop incertaine du parc bizarre ou j’étais pour y mettre ma tente. Le lendemain, j’ai émergé dans ce paysage, bu un peu d’eau et avalé une barre de protéines avant de reprendre le volant pour dévorer plus de paysages.

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En Idaho, j’avais bien hâte de voir de quoi se chauffent les patates. Je pensais que c’était un état plat ou on mangeait, cultivait et roulait sur des patates. Finalement, c’est un endroit magnifique, avec des champs dorés entourés de montagnes bleues brumeuses, et de la terre volcanique mise en valeur tout particulièrement dans le parc national des Craters of the Moon dont je ne connaissais aucunement l’existence.

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évidemment la plus belle des vues était celle que personne n’allait voir car il fallait marcher un petit dix minutes. Quelle aubaine!

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L’Idaho m’a charmée malgré le fait que j’aie été incapable d’y trouver des patates locales. À l’épicerie, je n’ai trouvé que des tubercules de Washington, et je ne connaissais personne qui pouvait me passer un bon tuyau pour acheter l’or brun national. Oh well.

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Routes droites, beaucoup de foin

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Après avoir pris des forces dans une taqueria extrêmement mexicaine comme il semblait y avoir quand même pas mal en Idaho, et pris un gros café de station d’essence, j’ai mis le cap pour le Wyoming et Grand Teton NP. Mon coeur battait très fort quand j’ai enfin aperçu Jackson Hole.

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Une trallée de bisons

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J’essaie de me convaincre qu’arriver tard a ses avantages sous forme de couchers de soleil

usa-60-of-145  À Yellowstone, juste de l’autre côté du lac immédiatement au nord de mon camping, sévissait un feu de forêt fascinant. Le lendemain il allait devenir incontrôlable, mais ici tout est sous contrôle comme le disaient les nombreuses affiches du parc.usa-62-of-145

Le spectacle était époustouflant, comme un gigantesque mais parfaitement silencieux lit de braises irradiant des vagues de lumière en flottant sur le lac. Des arbres s’élançaient tantôt en flammes soudaines, parfois s’éteignaient au rythme des bourrasques, et ça sentait agréablement le feu de camp sur lequel tu veux faire griller des guimauves. Me retrouver seule, en silence, devant ce brasier énorme est l’expérience la plus fascinante que j’ai vécu de ce voyage, et j’étais si honorée d’en être si proche. Le lendemain, ils ont fermé le camping ou j’étais, tous les points d’ou on pouvait voir le feu ainsi que toute la moitié sud du parc de Yellowstone, car ce petit numéro a sauté par dessus le lac et la route et sévissait à présent dans les Tetons.

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J’avais initialement rêvé de passer la majeure partie de mon séjour au Wyoming dans Yellowstone, mais quelques petites recherches sur Google ce soir là m’ont fait comprendre que les montagnes étaient probablement bien plus merveilleuses dans les Tetons. Il parait que Yellowstone était plutôt un haut lieu de curiosités géothermiques, dont j’ai déjà vécu une spectaculaire manifestation il y a un mois en Islande. Il fallait que je recharge mes batteries de caméra dans une vraie prise électrique, et il y avait longtemps que je n’avais pas mangé un repas humain, alors j’ai décidé de me gâter à l’extrême et d’aller savourer le déjeuner buffet au lodge du parc national aux côtés de cette vue panoramique. Petites saucisses à l’érable et au thym, patates grelot écrasées et herbées cuites au four, omelette sur mesure, mini gaufres couvertes d’un nuage de crème fouettée et de baies de toutes les couleurs, tout y était.

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Lors de ma randonnée, j’ai rencontré une maman et un bébé orignal qui tenaient absolument à emprunter le sentier. Je me rappelais vraiment plus ce qu’il fallait faire en cas d’orignal, alors après leur avoir chanté de l’art interprétatif abstrait pendant une couple de minutes sans effet apparent, j’ai descendu jusque dans le lac pour les laisser continuer leur besogne.

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Ces deux potes orignaux qui se reposaient au bord de la rivière ont causé une grande commotion sur le sentier

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Les Grands Tetons of America! Je suis émue.

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Il faisait très chaud et il y avait beaucoup de monde qui avançait tranquillement pour faire le tour d’un lac au pied de la grosse randonnée ou je me dirigeais, et pour laquelle je n’avais tellement pas le temps que la ranger du parc avait refusé de me donner une carte. La seule autre personne qui courait presque sur le sentier était un gars tatoué en shorts Adidas. J’arrêtais tellement pas de le croiser que j’ai fini par lui parler, et on ne s’est pas quittés pour les prochaines 24 heures. Une personne tellement différente de moi, élevée dans le creux du Bible Belt américain abritant des ultraconservateurs, des militaires, des amérindiens expulsés de leurs terres fertiles environnantes, des gros véhicules, des rednecks, des criminels, bref de quoi donner à un gars ouvert d’esprit un certain désespoir par rapport aux humains. Il ne se doutait pas qu’il était en train de faire une randonnée de presque quarante kilomètres quand on s’est baignés dans ce lac rafraichissant, et heureusement j’avais assez de barres de protéines et d’eau pour nous deux.

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Il n’avait jamais monté aussi haut ou fait de sentiers aussi longs, et il découvrait plein de choses alors que je m’époustouflais de ces vues panoramiques grandioses.

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Je suis très contente

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plus

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Si peu cher pour tant de wilderness épique

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en témoigne mon tout petit sac à dos.

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presque rendus au bout

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Il m’a dit qu’il n’avait jamais fait de pouce parce qu’il ne voulait pas tomber sur des tueurs en série, et j’ai essayé de lui expliquer que les humains sont en fait des créatures en général gentilles et généreuses. Je lui ai proposé de lui prouver mon point en faisant du pouce pour couvrir les derniers milles qui nous séparaient du stationnement une fois arrivés au bout du sentier, et nous avons eu une super trotte avec un coureur de sentier local dont mon Oklahomien ne voulait plus se séparer. Vive les humains!

Je me serais sûrement laissée tenter par Yellowstone le lendemain même si je n’avais pas du tout le temps pour ça, mais heureusement le parc était fermé à cause de ce feu de forêt fou. J’ai donc poursuivi ma route dans le creux du Wyoming, de surprise en surprise.

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Le Wild West comme dans mes rêves les plus fous, des ranchs, des wagon wheels

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Ce General Store datait des années 1800, comme le reste du pittoresque village au milieu du désert

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Le saloon y était

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Les war veterans en Jeep y étaient

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La chasse y était

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Les chevaux, les énormes pickup, les drapeaux américains

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La police western

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J’étais tellement émerveillée que j’ai visité le magasin d’occasion qui finançait l’église du village, et j’y ai acheté un magnifique chapeau de cowboy en feutre anglais fait main pour la somme modique de 2.50$. J’ai essayé de continuer mon chemin dans la lumière de fin de journée sans trop m’arrêter, mais je m’arrêtais à tous les kilomètres, fascinée par ces tourelles désertiques

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Petit tracteur jaune tout mignon

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Chevaux

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J’ai pas vu de moutons là mais même ce signe m’a suffi

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tous les tournants étaient spectaculaires

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L’essence du Wyoming…

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Desert Inn motel au milieu de nulle part, accompagné d’une station d’essence ou j’ai pris mon trentième café dégueulasse de bord de route

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Après avoir dormi dans un camping municipal désert et gratuit avec de bonnes douches chaudes et une pelouse accueillante, j’ai mis le cap sur le mont Rushmore dans le Dakota du Sud. J’ai fait beaucoup trop de route pour aller à cette destination touristique, mais j’ai pas été déçue

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C’est fou ce que les gens font. Pourquoi pas graver des faces gigantesques dans un flanc de montagne.Wow.

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Puis, j’ai regardé la carte et j’ai mis le cap sur les Badlands. Bizarrement, j’ai choisi un chemin qui me semblait passer au coeur du Parc National, mais comme je ne m’étais pas informée vraiment, je me suis retrouvée dans une réserve indienne, seule sur une route tantôt asphaltée, tantôt de gravier, dans une ambiance un peu interdite.

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Tout était plat et couvert d’herbe jaune, et ces quelques tourelles de sable sortaient du paysage ça et là. C’était complètement silencieux et vide.

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La route, bien droite.

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des chevaux sans surveillance. Aucune habitation en vue.

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Des affiches de la réserve criblées de balles

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Le jour tombait à grande vitesse et je ne savais pas du tout ou était le parc national, n’ayant plus de signal téléphonique. En attendant, ça restait fascinant.

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un vieux pub abandonné

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Un vieux saloon de 1906 qui permettait l’entrées aux indiens Lakota

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Il a fermé et rouvert dans un autre bâtiment, qui semblait pas très peoplé non plus

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Vieux arbres désertiques

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l’énorme champ de tournesols était le seul indice du fait que quelqu’un habitait encore ces terres

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Le soleil s’en va, et les oies volent en grand

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J’étais en train de tourner un coin de la route en gravier et je n’avais pas vu personne depuis deux heures, mais voila qu’il y a un bouchon de circulation de quatre autos causés par des centaines de bisons sur la route

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Tout le monde capote

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Ils ne faisaient pas trop grand cas de notre présence, mais j’ai entendu beaucoup d’avertissements de ne pas approcher ces bêtes énormes dans toute la région.

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Avec ce petit détour, j’ai frôlé la panne sèche de très près, et je suis sortie du parc national sans jamais y être officiellement entrée pour aller assouvir la soif de mon auto. J’ai vu un petit aperçu de ce qui m’attendait le lendemain, car bien sûr je devais rester ici une autre nuit pour ne pas manquer ce spectacle hallucinant.

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J’ai campé dans un champ sur une falaise entre deux tours de cellulaire, je ne savais pas vraiment ou j’étais car j’ai conduit directement dans l’herbe dans l’obscurité totale, et je voyais des orages énormes passer à l’horison. Ça disait même qu’il y avait un avertissement de tornades pour la région. Un peu inquiète, j’ai mangé une cannette de fèves au lard et j’ai fermé l’oeil quelques heures. Avant l’aube, j’ai balancé mon campement dans l’auto et je suis retournée dans le parc national par la porte d’en avant ou j’ai même du payer mon entrée.

Mesdames et messieurs, je vous présente en vrac les photos du matin dans le parc national des Badlands. Il n’y a vraiment rien à dire d’autre que je n’ai pas ou très peu manipulé ces photos, et que la lumière magique a fait toute la job.

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J’ai passé tellement d’heures dans ce parc que ma citrouille de Cendrillon était en train de se désintégrer devant mes yeux. J’avais 48 heures pour faire la moitié restante du pays et rentrer chez moi, soit plus de 3,000 km à conduire en solo. La nuit, avec les trains routiers de poids lourds doubles, tout le reste n’était que stations d’essence, un bref saut par Chicago, des cônes de construction, des lumières rouges et jaunes, rouges et jaunes, et de la musique dans le tapis.

Je suis rentrée chez moi à quatre heures du matin, j’ai retrouvé Aude au même endroit devant ma porte ou on s’est dit aurevoir trois semaines et demie plus tôt, et je n’y croyais pas d’avoir fait tout ça en 12,500 km. Tous ces gens, tous ces paysages, le temps parfait, les miracles qui se succèdent, aucune planification, juste surfer sur la vie.

 

 

La route transcanadienne de Montréal à Vancouver, ou le miracle Kijiji

En revenant de tous ces voyages européens je me suis rendue compte qu’il me restait une certaine soif inassouvie, une urgence d’aller monter beaucoup de vraies montagnes, de me mettre dans un peu de pétrin et de surfer sur un peu d’extrême spontanéité. C’est alors que j’ai décidé d’aller dans l’ouest Canadien en solo, et étant donné que l’été tirait déjà à sa fin il fallait que je parte dans les jours qui venaient. J’ai regardé mes options de transport, mais l’avion, le covoiturage, le train et l’autobus me semblaient beaucoup trop peu flexibles et beaucoup trop chers. J’ai donc décidé de louer une auto et de trouver quelques inconnus sur kijiji pour partager les coûts et la conduite avec moi. J’avais quatre jours pour trouver ma dream team Montréal-Vancouver, et après avoir reçu une dizaine de messages, j’ai sélectionné trois jeunes motivés dont les missives étaient enthousiastes et pleines d’ouverture à toute éventualité. Je les ai rencontrés pour la première fois sur les bancs de mon auto alors qu’on mettait les voiles pour un voyage de 4,600 km ensemble. J’avais donc deux étudiants en Cognitive Sciences du UBC qui sortaient fraichement de leur weekend de rêve à Osheaga, et qui rentraient à la maison, et une fille suédoise en vacances travail au Canada qui venait de visiter Montréal et qui allait chercher du travail au BC. Tous les trois étaient immédiatement merveilleux, pleins de bonne humeur et d’envie d’explorer.

Nous avons vite fait d’arriver en Ontario, qui nous a entouré pendant plus de deux jours. C’est même dans un Tim Hortons ontarien que nous nous sommes vraiment vu les visages pour la première fois, assis autour d’une boite de timbits posée sur la table. Nous avons entendu plein d’histoires sur les routes en forêt monotones et interminables de la province, et nous étions surpris de découvrir des perles magnifiques comme cette halte routière du lac Ontario.

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De l’eau claire, un horizon sans fin, du soleil, une mangue bien juteuse, nous avons vite fait de nous jeter tous dans cette fraiche merveille

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En parlant à une dame dans le lac, nous avons découvert qu’il y avait tout près de là d’anciens hieroglyphes préhistoriques, Stina et Norman nous montrent comment avoir un air radieux.

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De l’eau bleue pour notre exploration prolongée des environs

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Je ne sais pas si c’est par politesse ou par sincère curiosité, mais mes covoitureurs acceptaient volontiers mes choix aléatoires de destinations basées sur mon analyse de la géographie. Je m’étais dit qu’une route qui finissait sur un cap rocheux devait avoir une belle vue, alors nous avons conduit pendant une bonne demi heure sur une route de terre dans la foret pour arriver là, mais je pense que ça en valait bien la chandelle pour cette merveilleuse vue du lac et Thunder Bay juste en face.

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C’est là que nous apprenons que Colleen avait le vertige, et nous l’encourageons affectueusement à apprivoiser ses peurs sur ce belvédère. Bravo!

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Nous faisons une petite randonnée dans l’inconnu non loin de là, qui finit par nous mener environ nulle part, mais qui était tout de même sympathique malgré les moustiques.

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Le point culminant de la randonnée est une mare de boue dans un genre de mare malarieuse, mais on est bien contents quand même, sentant que nous faisons de la belle limonade avec les citrons de l’Ontario

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magnifique rivière très moderne

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Le reste de l’Ontario après le lac fut très long. J’ai même acheté un t-shirt dans la dernière ville de la province, près de la frontière avec le Manitoba, pour commémorer mon passage initiatique par probablement l’endroit le moins spectaculaire du pays. C’est un t-shirt très doux. Nous avons apparemment passé par le Manitoba mais personne d’entre nous ne peut vraiment s’exprimer sur cette province, ou affirmer avec totale certitude qu’elle existe vraiment. Je peux dire qu’il y a du jerky pas cher dans les stations d’essence, mais pour le reste, c’était un trajet remarquablement paisible axé sur nos conversations , ou aucun paysage ou évènement n’a arrêté notre regard vers l’extérieur. Aussitôt sortis du Manitoba, après avoir posé notre tente quelque part sur le bord d’un chemin en gravier, nous sommes arrivés dans les prairies. Winnipeg, Regina se succèdent rapidement, et à Regina nous faisons même une tentative pour aller au carnaval (une alternative Canadienne aux State Fair traditionnelles aux États Unis) en mangeant préalablement un petit lunch de canne de bines. Nous rebroussons chemin à la guérite en voyant le prix des billets, mais ça nous a au moins donné l’occasion de changer de vêtements.

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La Saskatchewan nous enchante tous avec ses prairies gigantesques, le ciel qui convoie les nuages à toute allure d’un horizon à l’autre, et les limites de vitesse de 140 qui nous font sentir que nous sommes libres comme l’air sur la grand-route, droite comme une flèche. Je conduis sans les mains!

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Et puis, sans qu’on eût le temps de crier “lapin!”, c’est à dire quatre jours plus tard, nous arrivions dans les Rocheuses. Notre ardeur a été ralentie par une heure de trafic à Calgary, mais nous sommes enfin arrivés dans les gigantesques montagnes en faisant jouer du John Denver très fort dans l’auto. L’arrivée était spectaculaire et ensoleillée, et très émouvante pour Colleen qui rentrait enfin à la maison après des semaines dans nos vallons de l’Est.

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Nous arrivons à Banff trop tard pour faire des grosses randonnées, mais nous trouvons quand même une petite balade d’une couple d’heures que nous avalons à grands pas. Cette vue incroyable nous attend, déserte

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Je suis aux anges. Je me sens replacée dans le creux de mon élément, je suis exactement là ou je dois être.

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en descendent, nous passons par ce trou d’eau qu’on avait étrangement pas remarqué à l’aller

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Je fais mes simagrées traditionnelles de peur maternelle

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un jeune homme vient m’y rejoindre

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en sortant du sentier, la route n’est que du rêve

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et nous voyons même un ours, qui a crée une commotion sur la route avec des autos stationnées dans tous les sens en train de reculer ou avancer pour suivre le processus de reniflement de bleuets de l’animal. Notre représentante suédoise est très satisfaite de son séjour au Canada car l’ours était numéro un sur sa to-do list.

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Nous faisons un petit stop obligatoire au lac Louise dont les couleurs sont déjà éteintes

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Colleen se rappelle soudainement que son oncle habite a Revelstoke non loin de là, et nous passons la nuit chez eux. Je propose à mes acolytes de faire une randonnée de deux jours dans les rocheuses pour profiter du paysage et, à ma plus grande surprise, tout le monde accepte. Nous choisissons sur Google une valeur sûre acclamée par toutes les listes de meilleures randonnées, la Iceline Trail dans le Yoho National Park. Apparemment, Yoho est un mot cri pour dire Wow! Yo!, ce qui était vraiment dans nos cordes. Nous nous lançons dans l’aventure avec un itinéraire assez ambitieux et un équipement relativement précaire, mais la motivation y était, tel qu’illustré par cette photo de groupe.

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Le temps était un peu maussade, mais la vue n’en était pas moins spectaculaire. Nous passions sous les glaciers en implorant les dieux de nous améliorer la météo et en se racontant des knock knock jokes.

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Wow

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J’avais beaucoup de difficulté à observer le paysage à cause de la multitude de magnifiques roches par terre, on marchait sur un champ de pierres précieuses par leurs formes et couleurs incroyables

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Rocky mountain high

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Nous avons beaucoup d’aplomb après toute cette grimpe

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magnifique

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ce gâteau rocheux a retenu longtemps notre attention

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et de l’autre côté du col nous attendaient des montagnes striées

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et des lacs complètement rectangulaires

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Autre miracle: roche triangulaire ayant enfanté d’un bébé roche triangulaire

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Plus de stries

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et des plantes fort coquettes à la chevelure soyeuse

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à notre grande fierté, nous sommes arrivés au camping bien avant la tombée du jour, et nous nous sommes installés tranquillement dans un camping près de la Stanley Mitchell Hut, ou nous avions pris le thé.

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Incroyablement, Stina a amené de Suède ce gigantesque et très géometrique sac de poubelle que l’on a tôt fait de surnommer Jacques et qui a passé la soirée avec nous.

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nous avons du nous en séparer éventuellement car il devait protéger nos barres tendres des ours environnant. Nous avons accroché Jacques à cet étrange appareil habités d’une assez grande confusion.

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à la suite de quoi nous avons passé un bon cinq heures dans cette jolie tente à jouer à toutes sortes de versions alternatives de UNO et à composer des chansons pour ukulélé, principalement sur le thème du Manitoba.

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une soirée parfaite avec mes nouveaux potes que j’ai l’impression d’avoir toujours connus

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le lendemain nous nous levons tôt et je réalise la mort de mon iPhone ou se trouvent mes cartes topos pour la randonnée à tracé nébuleux que nous nous apprêtions à faire.  J’ai une batterie de secours mais j’ai oublié le câble pour la connecter au iPhone; heureusement, mon karma incroyable m’a aidé à trouver un gars qui travaillait au Apple store dans le refuge environnant, qui avait des câbles à iPhone plein les poches et qui m’en a juste donné un. Nous nous sommes donc lancés dans une région peu visitée de Yoho, montant sur l’arête de la Whaleback Mountain.

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d’autres roches incroyables tapissent le sol

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du col, on voit une nouvelle vue pleine de lacs glaciaires

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merveilleux

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Nous avions ensuite devant nous un bon deux heures sur cette arête coupée au couteau, avec des vues grandioses à 360 degrés qui me faisaient marcher en vrille en criant un peu tout le temps

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Le sol tout en lamelles

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de belles couleurs

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glaciers

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textures

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Colleen brave son vertige avec une attitude de championne et des vieux runnings pas de semelle.

 

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Stries

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Nous avons, comme on nous en a bien averti partout, complètement égaré le sentier qui devait descendre cette falaise ou nous étions, et on n’est toujours pas sûrs qu’il existe vraiment. Nous avons descendu ce 700 mètres presque vertical en sautant d’une racine à l’autre, d’une branche à l’autre, d’un trou à l’autre, assoiffés, endoloris et affamés. Je ne m’attendais pas à autant de bonne attitude de la part de mes coéquipiers, mais tout le monde a retrouvé le sentier dans une disposition fort favorable et enjouée. Nous avons enfin trouvé une source d’eau après avoir siroté que des gouttes depuis plus de trois heures.

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Après cette extraordinaire expérience, c’était déjà le temps de se séparer. Nous avons décidé de déposer Colleen chez ses parents à Kamloops au lieu de la ramener dans son appartement de Vancouver, et nous avons tous passé notre dernière nuit ensemble dans sa maison. C’était très émouvant d’amener notre nouvelle amie à ses sources et de connaître ses parents et l’endroit ou elle a grandi autour d’un café au déjeuner. C’était la parfaite finale pleine d’amour pour ce périple pour lequel on a tous pris une chance.

Je me retrouvais donc seule avec aucun plan pour ou dormir le soir même. Tout était cher à Vancouver, les connaissances que j’avais la bas n’étaient pas disponible, et j’ai donc décider de filer droit pour l’île de Vancouver pour accomplir mon rêve de surfer à Tofino. Après avoir passé une petite nuit à Nanaimo, ma première en solitaire depuis le début du voyage, j’ai conduit les trois heures jusqu’à Tofino en méditant sur la semaine qui venait de m’arriver. Une fois à Tofino, j’ai assez vite fait de me trouver une planche de surf, un cours de surf et un wetsuit usagé. Comme Tofino était complètement booké depuis des semaines, et qu’il n’était pas question de camper dans cet endroit rempli de gens, de cafés et de surf shops, j’ai trouvé une place sur l’ile amérindienne de Vargas, a 20 minutes de bateau de Tofino. Mon transfert quotidien pour aller à la maison avait l’air de ça:

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Il n’y a pas de mots pour décrire mon bonheur à cet endroit, ou tous les moments explosaient de perfection insoutenable. La paix d’une île sans routes, le feu de camp quotidien  sur la plage avec des gens superbes avec qui j’ai formé des connections fortes et immédiates, des nuits blanches sous les Perseides, des fous rires dans le jacuzzi extérieur, les repas “en famille” à la fin de nos journées, la forêt enchanteresse d’arbres majestueux, la pêche au saumon avec Scott l’ontarien sur son kayak électrique, ou on partageait beef jerky et scotch en lançant nos lignes et en parlant de la vie, le plancton lumineux qui nous émerveillait à toutes les nuits, la lune jaune et immense qui déposait son demi-croissant taillé au couteau dans l’océan en s’accompagnant d’une traine aquatique scintillante, les couchers de soleil doucement bercés par de petites vagues, les chansons qu’on se chantait, tout était fait d’amour et de merveilles.

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même la forêt m’a enchantée complètement

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j’ai couru seule, nu pieds, vers le haut de cette montagne, dans le sol humide sous ces pins gigantesques

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la vue d’en haut, scotch obligatoire

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ahhhh….

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J’y ai dormi si peu, mais si bien, incluant des siestes du paradis dans mon hamac au bord de la plage, mais le temps pressait et, à contrecoeur, j’ai quitté l’île le jour de ma fête après avoir surfé les vagues légendaires de Tofino par temps et conditions de rêve et passé quatre soirées inoubliables à Vargas. J’ai ramené deux de mes nouveaux amis à Vancouver, et nous avons passé une excellente journée à découvrir les trous d’eau et les burgers secrets de l’île de Vancouver, que l’un d’eux connaissait comme le fond de sa poche.

Ma destination était Squamish, et j’ai décidé de camper non loin de là. Je suis arrivée un peu avant minuit et découvert que le camping était complètement plein. J’ai décidé de me dégourdir un peu les jambes en sortant de mon auto quelques minutes avant de reprendre la route, et voilà que… la porte se ferme derrière moi avec mes clés et mes vêtements chauds juste de l’autre côté de la vitre, à l’intérieur. J’ai donc passé la nuit de mon anniversaire à rôder autour du camping congelée, à chercher des outils qui m’aideraient à ouvrir cette auto à la lumière de mon iPhone. Des dizaines de bâtons plus tard et après une tentative infructueuse de fermer l’oeil sur une chaise, j’ai emballé ma tête dans une serviette que j’ai empruntée sur une corde à linge et je me suis assise auprès d’un petit tas de cendres fumant qu’un campeur a laissé s’éteindre naturellement pour attendre le lever du jour. J’ai réussi à appuyer sur le bouton qui ouvrait le coffre à travers une fente que j’ai forcée dans la porte, à l’aide d’un assemblage de bâton pour guimauves et d’un bâton courbé trouvé pendant ma balade nocturne. À partir de là, j’ai façonné un machin qui a pu baisser les sièges à l’aide d’une ficelle et de pôles de tente que j’ai glissé entre les sièges.

Zéro heures de sommeil plus tard, mon partenaire d’escalade trouvé sur Facebook me rejoignait au pied des parois pour grimper la légendaire roche. Nous avons fait quelques voies, et j’ai passé une longue nuit ensuite à dormir comme une roche dans ma belle petite tente solo. Je ne pensais pas me trouver de copains pour grimper le lendemain matin, m’ayant levée beaucoup trop tard, mais trente secondes plus tard je filais vers les parois avec un jeune et fringant Montréalais d’origine Roumaine avec qui j’ai partagé de délicieuses histoires d’immigrants. Non seulement il était extrêmement sympathique, mais il grimpait comme une gazelle, m’inspirant à mes plus grands exploits.

 

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nous avons passé deux jours à grimper ensemble, et une soirée avec deux filles incroyables championnes de highlining et guides de montagnes en Alaska. On a ri infiniment, tout le temps.

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je n’y ai passé que trois jours, mais je reviendrai à cette roche du paradis avec vue sur mer

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Vlad!

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Après Squamish, j’ai passé une autre soirée parfaite à Vancouver avec un ami que j’ai rencontré sur l’ile de Vargas, mais je n’ai vu la ville que la nuit, juste un tout petit peu. Je l’ai quittée promptement le lendemain matin en direction des États Unis, dont le récit suivra. Je venais de passer deux semaines de bonheur ininterrompu lors de mon premier voyage solo. Les découvertes que j’ai faites n’ont pas de prix. J’ai découvert à quel point être seule m’exposait à tout d’une façon inégalée, et j’absorbais comme jamais tout ce qui m’entourait et tous les gens que je rencontrais. Je n’ai jamais voyagé avec autant d’intensité, d’inconnu, de spontanéité, d’émerveillement. Je savais que j’allais être seule pour la suite, mais j’étais prête à goûter à ça après deux semaines de tourbillon humain.

Next: le retour par l’Interstate 26.

Calvi : sì – Corse à voile et Biarritz à villa

Après notre escapade en Islande il était temps d’aller voir nos familles européennes, en commençant par celle de Aude à Nice. Nous y avons passé le weekend à visiter les papies et les mamies et avons même fait une petite balade dans les hauteurs.

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Nous avons passé quelques heures à laver et à remplir de croissants et saucissons le magnifique voilier qu’on allait naviguer jusqu’à Ajaccio, pour une traversée d’une vingtaine d’heures. Le vent était tranquille au début, avant que le Mistral nous attrape avec ses 30 noeuds de vent et une mer confuse pour toute la nuit et le lendemain.

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Mal de mer en perspective, les survivants s’agrippent à la barre en essayant de ne pas voler par dessus bord.

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Malgré le vent fort et la grosse mer, nous aimons le magnifique coucher de soleil et les petites soupes au curry de Knorr dont seule la France possède des exemplaires.

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Le lendemain, tout abattus, nous arrivons enfin au port d’Ajaccio. Aude et moi allons gambader un peu dans la vieille ville.

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Nous trouvons même un sentier qui part quelque part derrière une clôture de la haute ville et qui nous amène le long des crêtes

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nous offrant une vue pas mal sur les îles Sanguinaires qu’on a passé tôt le matin à la voile et ou on se serait amarrées si ce n’était pas si venteux

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Le lendemain, nous nous aventurions en direction de Calvi le long de la côte rouge et rocheuse. La mer ne nous lâchait pas.

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Les vagues éclataient très spectaculairement sur les falaises

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Anne barre en pur contrôle de la situation et complètement dans son élément  w-13-of-77

Plus de roches incroyables

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Tout est couvert de végétation extrêmement piquante

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L’orgue de Poseidon, fait exclusivement en colonnes basaltiques.

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J’ai trouvé une app de téléphone qui me laissait télécharger des cartes topo d’excellente résolution partout dans le monde, et nous avons testé cette merveille au milieu de nulle part corse. En approchant de cette île, un sentier devait partir derrière un billot de bois du côté est de la plage déserte. En effet, une superbe et douce randonnée nous attendait, nous amenant tout en haut avec la vue des deux baies qu’on aura visitées dans les dernières 24 heures, de chaque côté de l’île. Voici notre bateau!

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et, de l’autre côté, le village de Girolata ou nous avions passé la nuit

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C’est plein de couleurs

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On se donne des forces faibles en calories mais hautes en divertissement

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Autre vue d’en haut

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Au grand soulagement des parents, nous retournons saines et sauves environ à l’heure, et nous arrivons à rejoindre le bateau amarré malgré le courant vraiment fort qui nous emporte presque  w-24-of-77

très paradisiaque

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Ce soir là, nous traçons jusqu’à Calvi par bon vent, et nous avons toute la misère du monde à attraper les bouées du mouillage à cause de la brise qui nous fouette et nous tourne de tous les côtés. Nous nous battons avec ça pendant une bonne heure, après quoi nous abandonnons allègrement et allons nous installer tranquillou au port. La lumière est magnifique à l’arrivée

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C’est tout bleu et tout rose

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Mère de mer

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Nous dormons comme des petites loutres et sommes très frais et dispos le lendemain

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Je convainc toute la famille d’aller monter 700 mètres par pure canicule, et nous commençons par le visionnement d’un très joli âne

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Ça nous a pris quelques heures, plusieurs litres d’eau et beaucoup d’arrêts d’observation de lézards pour arriver ici au sommet, mais la vue est fabuleuse sur la baie de Calvi

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et le coeur de la Corse, ou quelque part se cache le GR20, une randonnée dont je rêve depuis 2002. C’est grandiose.

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Je suis fort comblée

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Tout est beau, même les arbres, qui, comme j’aime, n’ont pas de feuilles qui cachent la vue.

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Je suis dans mon élément, et dans une lumière merveilleuse de l’après midi qui rend tout parfait

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On voit, d’en haut, la longue houle qui balaie toute la mer w-40-of-77

On hurle à la lune

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Aude dit bonjour aux montagnes

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Textures

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Un de nos petits amis!

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Une tête de mouton géante?

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Vue sur mer

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Le beau couple en mauve!

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Le lendemain, Aude et moi allons explorer l’incroyable citadelle de Calvi, une forteresse qui renferme une petite ville intérieure

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De la muraille, nous avons la meilleure vue du port

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Hihi on s’amuse dans les bâtiments

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Allo!

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Quelques photos de l’intérieur qui cuit au soleil

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Aude a voulu me faire voler

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Les magasins infinis de saucissons nous emprisonnent, extasiées

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et c’est reparti pour Nice! Le vent favorable nous a fait filer comme une flèche pour le retour, et nous avons roulé a 8-10 noeuds tout au long, avec une mer beaucoup plus tranquille qu’à l’aller. Le bateau n’est presque jamais allé aussi vite, et les barreurs étaient enchantés. En plus, nous avons eu une belle visite de dauphins qui ont joué avec nous pendant une bonne heure.

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Ensuite, nous nous sommes dirigées vers la côte Basque voir la tatie de Aude à Biarritz. Nous sommes restées là une bonne semaine à relaxer sur la plage, boire et manger, et prendre l’air. Avant de partir, nous avons fait un petit saut vers le pied des Pyrénées en passant par Espelette et en écoutant les incroyabes chansons traditionnelles basques à la radio

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Les dernières maisons au bout de la route dans les montagnes

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La belle rando de fin d’après midi

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grandiose

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pause saucisson

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avant d’entrer dans les nuages qui filaient à toute allure par dessus ce sommet

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magnifique

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le village ancien de St-Jean Pied-de-Port, ou on a mangé la meilleure crêpe au caramel salé de ma vie

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En dessert, quelques photos du Groenland, que j’ai survolé en avion à mon retour à Montréal, à mon plus grand délice

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