320 km en vélo de Bodø jusqu’à Mo i Rana

Un peu en retard je vais rendre ici mes condoléances à l’été si vite passé – en août nous avons fait un merveilleux tour de vélo à explorer l’ajourée côte Nord de la Norvège, de Bodø à Mo i Rana. Maison = tente, soupers = ragouts déshydratés, lunch = bleuets, transport = cuisse et bateau. À la même hauteur que les Lofoten, les montagnes ici sont aussi impressionnantes qu’aux îles en face, mais on n’en entend pas autant parler. Les mêmes plages blanches, l’air frais et les montagnes sans arbres percées par des tunnels de plusieurs kilomètres.

Mon propre vélo étant trop délicat pour transporter des charges lourdes, Alex m’a prêté son magnifique Surly que je mourais d’enjamber, et ce fut effectivement le grand amour pendant toute la fin de semaine! Le vendredi on avait un temps de chien et impossible de trouver une place ou mettre la tente le soir venu – toute la côte occupée par des chalets, tout le reste, complètement mouillé. Fatigués, nous trouvons une pancarte qui annonce des sculptures sur une montagne et concluons qu’ils mettraient pas des sculptures là ou c’est pas sec. Et qu’est ce que nous découvrons une fois face à la “sculpture”? Dans un moment de grâce divine, nous trouvons une maison de troll en bois et en terre, tapissée de feuilles sèches et de peux de rennes, garnie de bois de chauffage bien sec pour brûler à l’intérieur, un petit sac ziploc avec des alumettes, une petite cafetière et une grille pour préparer le repas sur le feu. À l’extérieur, une tente avec un sauna à bois, et le tout au bord d’un magnifique étang entouré de montagnes, parsemé de fleurs d’eau. L’installation est culturelle pour faire connaître aux gens le mode de vie des premières nations ici, y a pas un chat et c’est complètement gratuit. Il faut seulement écrire son expérience dans le petit livre déposé sur le lit de feuilles. C’est même pas une joke!

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La porte est bien déverouillée…

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L’intérieur est vraiment incroyable, ici la peau de bête et la cheminée, avec une chaîne pour accrocher une marmite au dessus du feu.

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Sigurd commence à préparer le repas à l’extérieur,

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mais il commence à nous pleuvoir dessus, alors nous allumons un beau feu à l’intérieur et regardons la bruine à l’extérieur ne pas nous déranger une seconde

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Après une nuit à faire comme les premières nations,  nous nous éveillons ici

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et déjeunons pendant que les nuages se dégagent

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nous commençons par une interminable côte sur la vieille autoroute fermée à la circulation pour cause de glissements de terrain, contournée par les automobilistes par un long tunnel à travers la montagne. Nous somme seuls sur un pavé qui, seulement vieux de deux ans, commence à se faire réclamer par la nature. Des trous énormes gisent là ou des parties de la route se sont écroulées au fond de la falaise, l’herbe perce  l’asphalte sous nos roues, de petits animaux dérangés par notre présence courent partout.

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Ça nous fait réfléchir à un monde soudainement dépourvu de ses humains. Quelques kilomètres plus loin on comprend pourquoi ils ont fermé l’autoroute

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Je suis fière d’être armée d’un redoutable cycliste gitan

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En arrivant au sommet de la montagne, la route arrête et un chemin de gravel prend la relève. Une vue de la vallée s’ouvre à nous

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C’est bon de rouler ici malgré le fort vent de face. On sent le pouvoir magique des grands espaces du nord.

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à chaque tournant de nouveaux sommets, et l’asphalte est pure soie

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Pendant que Trondheim sévit sous des quantités phénoménales d’eau, nous profitons de la lumière dans l’eau et dans l’air

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La route est coupée par plusieurs traversées en …traversier, et ça nous donne de petits repos ça et la dans la journée. À un arrêt de ferry, ça a l’air de ça

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Le soir nous décidons de partir à la chasse au poisson, car nous n’avons rien à manger et c’est le festival du poisson ici. Nous roulons un peu partout pour essayer de trouver un bon spot, mais rien nous semble convenable

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Nous aboutissons au bout du chemin dans la cour d’une vieille dame en train de recevoir de la famille dans son jardin et sommes sur le point de rebrousser chemin quand elle nous aborde avec sa voix de vieille dame. Nous lui demandons si elle connait un bon endroit pour attraper le souper, et elle nous invite immédiatement à essayer son quai. Impressionnés (cette hospitalité spontanée et impeccable des norvégiens du nord va me manquer!), nous descendons à travers son jardin

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Le petit quai nous offre bien sur une vue folle, autant autour qu’en dessous

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Sigurd s’élance et immédiatement un poisson. La chance du débutant? Deuxième tentative – un poisson. Troisième – un poisson. En cinq minutes on a pêché beaucoup plus que ce qu’on peut manger ce soir. On capote! À chaque fois qu’on lance, on voit une gang de sept-huit poissons nager après l’hameçon!!!

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L’hameçon magique

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Soleil de soirée vers dix heures

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Le lendemain matin le plus spectaculaire nous attend – classique paysage de côte nord

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et des centaines de petites îles toutes pointues sont habitées non loin d’ici

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Cette journée est pleine de bateau, de chemins sans trafic, de soleil et de côtes satisfaisantes bien sûr – un record personnel à 57 kmh (j’ai trop peur de plus…)

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Il fait bon d’arriver au terminal de ferry et manger une glace

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joli trajet

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et le soir nous embarquons sur un traversier qui va nous amener sur une Træna, une île à deux heures de bateau de la côte, habitée par seulement une couple de centaines de personnes, pour y passer la nuit. fiers de notre journée jusque là

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petites îles ça et là

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le ciel a été chez le coiffeur ce soir

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nous avons passé assez longtemps à rêver à ces îles aux formes impossibles après avoir vu quelques images sur le net. Quand même une forte impression alors qu’on les aperçoit enfin du bateau, exposées au vent et à l’océan à 150 km de la côte.

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Sur le bateau nous trouvons une clé magique que nous recommande le plongeur (que veut il nous dire?)

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Sur l’île, nous arrivons au bout de la centaine de mètres de pavé et trouvons une place pour passer la nuit – il vente, il vente, il vente. L’océan s’en gorge de beau gris. Tout ce vent et cette odeur de mer me donnent le goût d’être une mouette! Une petite église fait toute seule face aux falaises d’à côté.

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on fait un ptit tour pour trouver la meilleure place pour notre tente

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Tente vs Sigurd

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parfaît. froid. soufflé.

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on s’installe bien

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alors que le soleil nous quitte

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Le matin, elles ont une autre couleur

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quatrième et dernière journée, le vent dans le dos pour la première fois, nous filons vers le train parmi les mers turquoises

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et ce fut l’été.

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4 Comments

  1. Gosh, Marina, you have got me to think more seriously if it should be cycling in Norway again this summer!

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