Première escapade dans les montagnes : Pequeno Alpamayo

Après nous êtres installés à La Paz nous avons décidé d’accomplir une de nos missions de voyage – aller en haute montagne. À La Paz il y a plein d’agences de voyage qui offrent des tours organisés à certains endroit, et on fait même le tour de presque toutes ces boîtes pour nous proposer traducteurs en échange de voyages gratuits, mais la saison ne commence que dans quelques semaines et on a eu des reponses semi-positives.

Nous étions prêts à partir quand le soleil se montrerait (c’est la fin de la saison des pluies) et nous voulions tout faire sans guide, pour plus d’aventure, de liberté et de bidous.

Nous avons donc rassemblé notre nouveau copain Nick (un grand britannique tout mince avec des origines suédoises, un bacc en math et plein de visions politiques, voyageant en amérique du Sud à vélo), allés au supermarché pour concocter de succulents menus, loué plein de choses de métal et nous sommes partis.

La dame à mule ne voulait pas nous prêter sa mule pour le chemin difficile – nous avons donc emprunté un chemin facile avec nos 15 kilos sur le dos, nous forçant à de petites pauses chocolat entre les montées vers le camp de base de Condoriri

un endroit bien extraordinaire!

Le premier soir, nous savourons le coucher de soleil après un bon souper, complètement congelés! l’eau de la source tourne en glace pendant la nuit et malgré tous les vêtements que j’ai sur le dos (incluant la doudoune La Cordée) je dois réchauffer mes pieds froids sous les aisselles de Sigurd!

Le lendemain, par un temps superbe, nous allons faire notre première marche d’acclimatation au Pico Austria, a 5 200 m d’altitude. Le chemin vers ce sommet est cute et pittoresque.

Sur notre chemin, nous avons croisé plein de lapin-écureuils, appelés ici Vizcachas, et nous nous sommes émerveillés devant leur aspect extrêmement cute.

Le sommet fut atteint après une dernière section de cent mètres qui m’a coupé le souffle – de la rocaille lousse à 45 degrés… mais la vue fut bien méritée!

on voit d’ici la Tête de Condor, avec ses pentes enneigées sans traces d’avalanche

très joli

Nick est content

d’ici on a une vue merveilleuse de notre prochaine conquête – le Nevado Huayna Potosi, la belle de 6088 mètres.

Les pantalons loués de Sigurd sont à la dernière mode

en descendant, on a une belle vue vers la vallée et les jolis lacs glaciaires

jolie descente

en descendant, nous convaincons Nick d’aller nous baigner dans les Très Froides eau de ce lac turquoises qui agrémente le camp de base (presque désert sauf deux francais). Après nous êtres baignés à Svalbard, rien ne nous fait peur, mais Nick était très sceptique par rapport à l’idée. On peut apprécier son air perplexe alors que j’ai enlevé mon manteau de duvet et que je me suis lancée à la course vers les fonds… GÉNIAL! tout le monde se sentait bien vivant, en forme et revitalisé, prêts à préparer le prochain repas délicieux.

Dès que le soleil se couche, ce petit sommet gonfle la bulle de la pleine lune, qui monte rapidement vers le zénith. Son ascension se voit à l’oeil nu

Nous nous levons à quatre heures le lendemain matin et dévorons notre concoction déjeuner (gruyau avec noix, fruits secs, cannelle et caramel) avec grand appétit avant d’entreprendre la marche d’approche vers le plat de résistance : le sommet du Pequeno Alpamayo, 5400 mètres, une merveille qui est nommée d’après le magnifique Alpamayo péruvien. Je me sens pas très bien ce matin là et j’accueille avec joie l’arrivée de la lumière au pied du glacier. L’obscurité rend tout plus morbide et impossible quand on n’est pas de la meilleure forme.

Sigurd nous mène tranquillement parmi les crevasses

certains passages sont un peu pentus mais on s’en sort très bien en général, gardant un bon rythme

arrivés au col, on a enfin du soleil et une vue magnifique encore inexplorée vers l’autre côté.

On prend une petite pause de petites noix et de feuilles de coca – maintenant commence le sérieux gradient…

un tit peu de coups de piolets et voilà

d’ici pour la première fois on apercoit notre beau sommet – nous avons le souffle coupé

le voici!!!

nous approchons le premier sommet qu’on doit grimper et redescendre (un peu d’escalade de roche bien exposée, très facile mais sans sécurité)

my love!

nous ne savons toujours pas si le bout pentu à 52 degrés qu’on aperçoit au milieu est mission possible… mais on est déterminés

nous avons quelques mêtres pour perfectionner notre technique

après une escalade assez stressante ou il ne fallait pas lâcher, malgré les mollets qui brûlent, le pied qui glisse parfois et le souffle qui galope, nous arrivons vers le sommet. Nous sommes nerveux de redescendre, entreprise que nous commençons après seulement quelques minutes de répit. Nous avons tous hâte d’être redescendus de cette pente monstre qui nous invite à glisser quelques centaines de mètres vers le petit lac là-bas.

une petite idée de c’est quoi 52 degrés… nous parait pas mal vertical!

soulagés nous jetons un dernier coup d’oeil vers notre bienveillante hôtesse du jour

le reste de la descente est facile et la lumière est fascinante

on a l’occasion d’observer en toute tranquilité le glacier ou nous sommes passés haletants ce matin

mon guide préféré

parmi les séracs

je suis pleine de joie

presqu’arrivés, on jette un dernier coup d’oeil fasciné dans les crevasses

le glacier s’est fait un chapeau, hi hi!

voici Strum sur fond de notre projet du jour

La nuit de pleine lune est claire et colorée, et tous les chats ne sont pas gris  – comme la lumière du jour avec d’épaisses lunettes de soleil

nous ramassons lentement notre bordel le lendemain matin pour mettre le cap sur le camp de base de Huayna Potosi, dont nous séparent quelques disaines de kilomètres et deux cols à plus de 5000 m d’altitude

nous voulons que ces mules aillent avec nous mais elles sont destinées vers de chanceux touristes…

jette un petit regard vers le camp avant de souffrir la montée du col avec tout notre matos

ENFIN!

le reste n’est que de la tarte, une jolie descente

le soleil se couche sur notre petit campement solitaire au fond de la vallée dans un festival de couleurs féeriques

n’est ce pas?

et la nuit, encore une fois, est claire

nous marchons super longtemps, le lendemain, en descendant doucement vers les 4000 mètres. Le temps n’est pas super, mais nous apercevons quand même une portion de cette vallée spectaculaire

On y rencontre, à notre grande surprise, à des heures du village le plus près, des gens qui travaillent la terre

on arrive au village par un temps absolument affreux, ou nous installons un petit gipsy camp en attendant notre lift

en arrivant au camp de base de Huayna Potosi, que nous planifions de grimper le jour suivant, il fait un temps de merde, on ne voit pas à deux mètres devant nous, et après une nuit passée sous la pluie, on décide de retourner vers La Paz et attendre des conditions meilleures. À notre plus grand étonnement, les groupes guidés partent quand même, pour se faire torturer dans le vent, l’humidité et l’altitude pour la maigre récompense de quatre chiffres sur l’altimètres. On trouve ça niaiseux, surtout quand il commence à nous neiger dessus pendant qu’on attend l’autobus.

Excellente décision! nous sommes retournés quelques jours plus tard sous un soleil éclatant, même si on a perdu nos trois prévus compagnons de route.

À voir dans le prochain chapitre!

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