3000 km : riz, chili et autres chinoiseries

Nous voilà donc à seulement un petit saut de la frontière Vietnamienne. Depuis Kunming nous avons vite accumulé les kilomètres car notre date d’entrée au Vietnam est fixée au 6 Septembre sur notre visa, et on sent battre le chrono.

Avant de partir de Kunming, en prévision des tropiques, nous avons renvoyé une autre boîte de choses en Norvège (manteau de duvet, un peu de vêtements, les racs avant et les sacoches avant), ce qui nous laisse maintenant avec 10 kg de bagages chacun facilement rangés dans 40 litres de sacoche. Côté garderobe, on s’approche du minimum : moi j’ai deux camisoles, un pantalon, une chemise, une jupe et un haut en laine et Sigurd, un t-shirt, un pantalon, un short, une chemise et un haut à manches longues. Il fait tellement chaud ici que je défie mes lois intérieures et m’aventure en plein jour en shorts lycra et camisole. Quelle obscenité!

Voici donc de quoi ont maintenant l’air nos vélos :

Nous avons aussi profité de notre séjour à Kunming pour chercher un peu d’informations sur notre prochaine destination ; on s’est installés dans une auberge de jeunesse pour lire un journal de bord vraiment drôle d’un cycliste qui a parcouru le Vietnam. C’était une lecture hilarante et j’ai été voir sa liste d’équipement, incluant une photo de son vélo. Puis j’ai levé la tête et le même vélo était devant moi, à ma grande surprise! J’étais tellement excitée que j’ai fait le tour de l’auberge en essayant de trouver le gars, mais il était parti pour quelques jours alors j’ai laissé un petit mot. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un email très drôle et très excité du mystérieux Belge. Malheureusement, nous l’avons manqué de peu, mais peut être se croisera t’on un jour? J’adopterai dorénavant systématiquement la tactique de laisser des mots sur les vélos des gens. Je pense aussi que tous les possesseurs de Surly vont entendre parler de moi, car jusqu’à date la pêche a été bonne (Alex m’a intrigué d’abord par son nice bike!).

En partant de Kunming donc, et aussi à l’intérieur de la ville pendant notre séjour, nous avons du nous attaquer pour la première fois à vraiment beaucoup de trafic. Ici, bien sûr, à premier abord tout semble chaotique et les gens font juste rouler partout, mais on développe tranquillement un sixième sens, un instinct qui permet de sentir quand il faut y aller, par ou il faut passer, quand regarder et quand garder sa tête fixée sur l’objectif. Les marges sont minces, certes, mais on se rend compte que les gens sont conscients du mouvement de tout le monde et se faufilent les uns entre les autres comme une rivière. Il faut être concentré, prudent mais déterminé, respecter l’hierarchie du plus grand et avoir conscience du mouvement autour. Une fois qu’on se dégage de nos idées préconçues et commence à assimiler les lois de la jungle, on devient une partie de la grande masse qui bouge  le jeu du trafic devient exaltant. Il reste que la poussière, les nuages de fumée noire dont se soulagent les autobus, les klaxons qui t’arrachent les oreilles et les pets chauds des camions qui passent quand il fait déjà 36C sont épuisants, et nous avons passé une nuit assez affreuse dans une chambre à dix lits, ou deux chinois hippies ont décidé de laisser la lumière allumée toute la nuit et parler quand bon leur semble.  Heureusement qu’il y avait tout plein de descente à 60 kmh après l’initial stress de trouver son chemin vers la liberté en sortant de Kunming pour pouvoir compléter la journée en semi-dormant au volant.

Voici donc qui resume bien la situation : rouge ou vert, who gives a shit? (Je sais pas à quoi sert le jaune dans ce cas)

les autoroutes, c’est pour tout le monde!

bis (au milieu d’un gros échangeur)

en arrivant à Jiliang nous mangeons notre habituel bol de nouilles sur la rue : dans ce coin du pays on nous laisse garnir notre soupe nous mêmes avec une batterie de condiments et d’herbes, ce qui me donne l’occasion d’abuser de la coriandre

 

 

miam

 

 

Le lendemain nous arrivons à Shilin la Forêt de Pierres, un amas particulièrement dense de pinacles de roches, une spécialité de la région. À notre plus grande surprise, la Forêt de Pierres est un enclos verrouillé de tous côtés qui vend un parcours grouillant de bus de touristes pour une modique somme de 30$. Bien sûr il n’en est pas question alors, indignés, nous essayons de chercher des entrées alternatives avant d’abandonner et procéder à la prochaine destination sur cette merveilleuse piste cyclable aux côtés d’une belle autoroute neuve.

 

 

en croisant un village “traditionnel” très bizarre, tout nouveau et désert encore

 

 

Un peu plus loin nous trouvons notre propre forêt de pierres : tout est bien qui finit bien!

+

Nous sommes aussi initiés aux champs de riz, qui nous accompagneront à tous les jours dans les montagnes de Yunnan. Comme c’est joli!

 

 

riz riz riz

 

 

Il y a aussi une utilissation intensive d’animaux par ici, et le yak est remplacé par l’énorme buffle d’eau, ou bubalus bubalis de son petit nom.

 

en action

 

soudain sans retenue nous crions plusieurs HEEEIIIIIIN, WHAT, BEUH, MEH etc. en aperçevant, au milieu des champs de riz, ce château qui portait une appelation élegante quelconque. Ils sont fous ces chinois. Sigurd démontre toute l’humilité et l’élegance dont il est capable.

 

 

cette région de la Chine est très jolie, faite de karst qui lui donne plein de folles buttes, de statues de pierre, de grottes et de cavernes. Le nord du Vietnam promet d’exceller encore plus dans ce style.

 

très joli au bord d’une rivière les enfants pêchent

une mer de nénuphars me fait rêver à Boris Vian

 

Au milieu d’une longue grimpe, ce signe de commisération me communique sa sympathie. Ouep, climbing depuis sept kilomètres déjà. C’est pas facile la vie.

 

 

Effectivement, la Chine est vraiment différente du Tibet. Ici, on est fou du progrès, avides de développement, de grandeur et de majesté. C’est probablement pourquoi Sinopec, une des plus grandes et des plus prospères compagnies chinoises, ne sent pas le besoin d’être modeste quand il s’agit de bâtir une station d’essence à trois pompes. On en a vu plein de tout genre, énormes, rouillées et décrépies aussi. Couronnées d’un globe terrestre. Ah.

 

un joli début de soirée. Sigurd a finalement baissé les bras devant la mission impossible de me faire lever vraiment tôt à tous les matins et commencer la journée du bon pied avec plein de temps devant nous. On commence à 11h maintenant pis on arrive super tard. Bouahahah. Mais ça nous fait profiter de la belle lumière de fin d’après midi!!

 

autres exemples de belle arrivée tardive:

Maintenant.

Du riz : comment ça pousse? Enfin le mystère résolu. Tenez bon, il y aura vraiment plein de photos de riz.

 

nous entrons aussi dans un monde de la chambre d’hôtel époustouflante. Au Tibet, pour 9$, on avait généralement une chambre avec deux lits un peu décrépis, un néon au toit, pas d’eau courante et une bassine pour se laver le visage avec l’eau du thermos. Pour aller à la toilette, il fallait remonter le corridor, descendre deux étages, traverser la cour arrière avec possiblement un chien méchant pas loin, entrer dans une cabane en bois et se balancer prudemment sur deux planches de bois au dessus d’un grand trou ou s’empilaient les déchets corporels surveillés par les mouches. Pour m’éviter ce périple, je m’assurais à tous les soirs d’avoir une bouteille vide dans la chambre et j’utilisais au lieu ma Frechette. Il n’y avait pas d’autres options et on était en général bien contents, même après plus de deux semaines sans avoir pris une douche.

Mais là! Pour 9$ payés dans une réception en marbre, on a une chambre énorme avec lit king immaculé, air climatisé, télé câble, table de mahjong couverte d’une étoffe de soie, minibar, eau chaude avec thé à volonté, une salle de bain occidentale avec lampes chauffantes, toilette et douche, petites brosses à dents, brosses à cheveux, shampooing… dire qu’on voulait négocier… et c’est comme ça partout ou on va, depuis Kunming! Parfois il y a même un ordinateur avec internet. Nous sommes tellement gâtés maintenant que nous sommes complètement outrés par l’absence occasionnelle d’une des choses mentionnées ci-dessous. Quoi, pas de baignoire? Quoi, l’air conditionné marche pas?

Voici quelques autres exemples de chambre à 9$

l’un d’eux, par contre, nous laissa indignés car il était sous une autoroute (dans un hôtel de l’île Perrot…) mais on avait compensé par la superficie ridicule de la chambre

il fallait simplement s’assurer de ne pas vouloir aller aux toilettes au milieu de la nuit, sinon bien allumer la lumière

Pour aborder une autre facette du système digestif, qu’est ce qu’on mange? Manger en chinois c’est mi chien, ce qui me fait toujours penser à un petit Lhasa Apso tout sale avec des yeux larmoyants levés sur moi. Mi chien. Les matins, on essaie toujours d’acheter pour le lunch ces pains vapeur fourrés de choses et d’autre – viande, champignons, chou, haricots rouges, pâte d’amandes. Ils existent seulement avant 12h et il faut trouver le gars qui les vend : nous sommes très obstinés et ça nous prend parfois une bonne demi-heure mais nous n’abandonnons jamais.

en face, on vend de la grrrraissse!! mmmm

pour déjeuner, une soupe aux nouilles. L’horaire ici est un peu différent – rien n’est ouvert avant 9h du matin et tout est fermé après 20h, il faut donc ajuster nos heures de repas. La seule place ouverte dans cette ville à 9h du matin est ce restaurant de soupes, bondé de monde. Je commande pour 1.30$ un curieux festin en imitant la table voisine : on m’apporte un énorme bol de bouillon, un petit bol de nouilles et une panoplie de soucoupes avec plein de succulentes choses. Sigurd est jaloux, ayant lui-même commandé une simple soupe aux nouilles qui s’avéra la chose la plus épicée qu’il ait jamais mangée après un Vindaloo de resto indien à Londres. En tout cas, dès que tout est là je mets mes nouilles dans le bouillon et me prépare à y déposer le contenu des soucoupes, mais à ce moment précis une serveuse arrive en criant NON! Ching jiang tien bu ming jiao blah blah!!!! Je la regarde perplexe. Qu’est ce que j’ai fait? elle m’explique encore un peu, urgente, inquiète. Tout le restaurant me regarde et elle leur explique mon crime et ils secouent leurs têtes, compatissants, riant entre eux. Je comprends rien et finalement la serveuse a pitié de moi et m’amène un nouveau bol de bouillon et de nouilles pour me donner une seconde chance, car apparemment le mélange que j’avais fait ne pouvait être consommé. Cette fois, j’attends. Elle me tend une des soucoupes : les petits oeufs de caille. Ok. Elle me tend la prochaine soucoupe : le morceau de poulet. Puis la suivante, jusqu’à ce qu’on en ait fini avec le plateau. Je la regarde : et maintenant? Elle pointe le bol de nouilles. Ah ben, maudit! Les nouilles vont dans la soupe, tu vois Sigurd? J’avais blasphêmé l’ordre d’introduction des affaires dans le bouillon et paralysé la pièce entière. Grâce à la gentille et patiente serveuse j’ai pu me nourrir quand même, et c’était si bon!

 

Satan me dicte de commencer par les nouilles

 

 

Le résultat final : wow! j’en rêve encore. Au loin, le déchet que j’ai créé, dont Sigurd puise en cachette un peu de bouillon pour diluer son chili insupportable.

 

Heureusement, d’habitude les choses sont plus simples et la dégustation matinale de nouilles a plutôt l’air de ça : mini table, mini chaises, sac de baguettes

au coeur de l’action

Le soir, on va rôder dans les rues à la recherche du souper. Ici il y a beaucoup de hot pot mais nous ne sommes pas fans, alors nous trouvons un resto ordinaire et passons par la procédure habituelle : aller dans la cuisine ou vers le frigo et pointer des viandes ou des légumes. Parfois on se sent lâche et commande fièrement dans un Chinois impeccable le seul met dont on connait le nom – le poulet Kumpao, délicieux mélange de petits bouts de poulet tendre, de concomres, poivrons et arachides grillées. Jamais une déception, mais on a du en bouffer au moins trente depuis la découverte accidentelle du plat dans un petit resto à Xining.

Pour un changement fluide de sujet, voici deux buffles.

I

II

Le troisième jour après Kunming, nous avons décidé de faire changement du cap sud et couper vers l’est. Une française nous a dit Il y a une montagne au début, et on était prêts. Après la montagne à 32 km, on s’est détendus en profitant d’une descente de 25 km à 40-50 kmh absolument magnifique menant au fond d’une vallée avec une belle rivière et plein de terrasses de riz. C’est la saison des récoltes et on voit plein de gens travailler avec leurs faucilles, machettes, pioches, chaines à battre le grain et autres outils préhistoriques. C’est très beau!

 

bis

 

une toute petite femme avec une pioche

Vu souvent, ce mode de transport de charge qui me fait penser à des contes russes ou tout le monde avait ça sur les illustrations. Koromyslo.

Comment labourer les champs avec un buffle. Fascinant! Les paysans n’ont pas le droit de propriété, et leurs fermes leurs sont allouées pour quinze ans à la fois, ce qui décourage l’achat d’équipement ou la formation de coopératives. On fait donc tout à l’ancienne.

on plante du maïs

voici du riz qui est prêt pour la récolte – les champs tournent du vert brillant au jaune. Le riz doit ensuite être dépouillé de son écaille, ce qu’on fait entre amis en battant un tas de grains avec une chaine attachée à un bâtons.

 

 

notre belle descente. C’est pour des moments comme ça que l’on vit : température parfaîte, une brise dans le visage, on n’entend que le bourdonnement régulier des pneus sur l’asphalte impeccable, et le paysage défile devant toi, un virage penché à la fois

 

 

riz

 

village

 

 

je sais pas comment ce fut fait mais sans grand stress ni action excessive ces deux la ont traversé le gros courant dans une pirogue en métal armés de deux bouts de bambou

 

 

riz (je vous avais averti)

 

 

 

riz + dude

 

 

la belle rivière

 

 

 

autre village

 

 

Comme il fait vraiment chaud ici, chaque jour après les premières trois heures on cherche frénétiquement une crème glacée. Comme seulement une crème glacée est bonne ici (et oh comme elle est bonne) nous devons parfois continuer des dizaines de kilomètres avant de trouver ce qu’il nous faut. mmmm!

 

 

On a décidé de ne plus prendre de chances : plus souvent qu’autrement l’emballage promet un produit sans aucun rapport avec le contenu réel. Exemple : glace au mocha enrobée d’une onctueuse couche de chocolat au lait trempé dans de croustillantes noix grillées? La salive accumulée en regardant cette image coule sur un popsicle au maïs peint de beige à l’extérieur.

Je me suis pas risquée pour celle là, I just wasn’t Feeling Cheese…

Autre exemple : biscuits soda dorés au four avec des bouts d’échalote et de tomate? Biscuits pas soda avec rien dedans.

Encore une fois : ou est passé le dedans de ce Sesame Interliing Bread?

Ce qui rend la tâche d’acheter des snacks pour la journée assez difficile, aussi parce que l’offre varie selon les régions. Il est souvent arrivé qu’après avoir essayé des douzaines de trucs horribles qui ne respectaient aucunement leur goût apparent, nous avions sélectionné quelques favoris seulement pour les voir disparaître des tablettes quelques jours plus tard.

Voici la sélection du jour de valeurs sûres

Le snack gagnant jusqu’ici a été trouvé seulement une fois malgré nos espoirs : petit gâteau de riz souple plein de fèves rouges et enrobé de sésame

En Chine on semble se battre pour les droits de la tomate en tant que fruit; je salue l’effort, mais vu le goût immonde de ce Fruits Blend je vote pour que la nature véritable de cet aliment reste un secret de Trivial Pursuit.

 

Treve d’alimentaire, retournons à notre journée de belle descente. Nous avons une carte vraiment mauvaise sans altitudes : jusque là on s’en était sortis avec les carnets de Bill Weir qu’on a trouvés sur crazyguyonabike.com et qui nous avait suggéré notre route Tibétaine. Mais maintenant, on est par nous mêmes et manquons un peu d’informations. (Voici de quoi à l’air notre carte)

Des fois, il nous faut aussi reconsidérer avec soin nos décisions quand on voit des tentations du Diable comme celle là. Des preneurs pour Kunming?

Nous avions donc, selon la carte, 80 km à faire et fini avec la montagne, mais tout d’un coup en traversant la rivière, on commence à monter, monter, monter, monter, on se dit ça se peut pas, à ce virage ce sera fini, mais c’était absolument interminable. 80 km passés, 90, 95, et toujours pas fini de monter. Nous arrivons finalement au village de 600 personnes  à la tombée du jour après 100 km de route dont 40 km de montée. Après de longues explications on découvre qu’il y a une chambre d’hôte (vraiment laide) mais on est contents quand même et allons vite au restaurant d’en face prendre une bière et un bon repas. Nous y découvrons une joyeuse tablée de villageois dont la moitié sont des policiers et l’autre moitié des profs, et une des dames nous dit d’emblée Cheeers et cale son demi litre de bière. Ok. Ça va être intéressant… Ils nous invitent à nous joindre à eux et on se rend vite compte que la fête était déjà bien entamée; on nous crie joyeusement des choses en Chinois, on peut juste dire qu’on est Canadiens et qu’on aime la chine et nommer des plats sur la table, ce qui provoque une extase générale, puis on nous répète plein de fois le nom du village et une dame arrête pas de nous dire “Have some rice” et “Have some vegetaybles” aux moments les plus inopportuns – je crois que c’est juste sa façon de communiquer car elle ne savait rien dire d’autre en anglais. Le chef de police a l’air complètement bourré et on s’acharne sur Sigurd avec des verres de vodka chinoise et de bière qu’il faut absolument caler,  “par respect”.  Finalement le prof d’anglais de l’école arrive et nous pouvons échanger quelques mots avec lui. Il nous dit qu’il n’y avait jamais eu d’étrangers ici. Ma voisine de table, qui semblait complètement en amour avec nous, avait déjà offert de prendre soin de nos enfants quand on en aura et était en train de gueuler après le chef de police. Nous observons la chaude bataille et demandons tranquillement au prof d’anglais ce qui est en train de se passer. Il dit “Breakfast. She says he should invite you to breakfast tomorrow”. !!?? Bref quand tout le monde était en train de tomber par terre Sigurd allait vraiment pas bien –  à cause de tout ce qu’il a du caler respect pour tout le monde il était en train de hurler au prof d’anglais que demain on allait à son école enseigner les Body Parts, Head and Shoulders Knees and Toes, à quoi le prof a répondu qu’ils allaient être un peu occupés demain à cause du début des classes…. Finalement mon pauvre viking a du être malade toute la nuit.

Inspirée par la frustration de cette journée, j’ai demandé sur un forum un moyen de voir des profils de routes sur Google Maps, et voici ce qu’on avait fait finalement – grosso modo 1700m de montée mais en tout, incluant les vallons, 5286. !!!

en montant

 

la fin de soirée approche et c’est très joli!

 

 

 

Le journal de bord de Sigurd fait la promotion du droit des heureux lapins-ours d’avoir été renouvelés.

 

 

Autre particularité de la Chine – la coupe de cheveux du jeune Chinois et Chinoise. La chevelure crée des tas d’emplois et gobe des tas de revenus. Dans le plus minuscule des villages il y aura un salon, et tout le monde en sort pareil : roux et volumineux

 

thème et variations

 

Sinon, nous sommes gâtés par la vue de plein de minorités : le sud de Yunnan est célèbre pour ça. Je sais pas c’est laquelle mais ils ont des beaux costumes!

 

tout le monde avait vraiment vraiment peur de ma caméra alors je n’ai pas de bonnes photos. Mais tout le monde était tellement belles!!!

Aussi, pour une journée entière, nous passons par le royaume du chili. Amigo porrr favorrr un poco de pimiento, Olé!!! sur les murs, dans les champs, dans les brouettes, dans les camions, sur les dos, dans les bras, Chili.

 

 

 

immédiatement après la région du chili, la région des peanuts. Qui l’eut cru!!! les arachides poussent dans la terre! Fraîches, elles sont toutes tendres à l’intérieur, comme des pois verts.

On les sèche aussi sur les murs, comme les chilis

Autel à Mao Zédong couvert d’offrandes?

mmm peanuts

le jour suivant, incidemment lorsque j’ai appris la mort de Jack Layton (snif!) nous avons roulé dans des kilomètres de champs d’oeillets orange. Juste des oeillets, juste orange. Je n’ai pas réussi à découvrir l’usage des fleurs empilées dans les paniers de récolte. Mais c’était très beau! R.I.P Jack

 

Avant d’attaquer le sujet des villes, une petite intermission buffle

qui adorent un bon bain! voyez comme la terre de Yunnan est rouge

un repos bien mérité

 

même dans les piscines des villages (rares phénomène) les gentils buffles sont bienvenus parmi les enfants tout nus qui barbotent (non inclus dans la photo)

 

Trève de buffles, parlons donc de ces incroyables villes Chinoises. En fait, nous n’avions pas vraiment vu de villes depuis juin, et les petits bleds étaient sans prétention. Tout d’un coup, à tous les jours on voit soit une ville, soit un bled avec beaucoup de prétention. On a détruit les belles maisons anciennes au toits en tuile pour vite construire des bâtiments énormes qui ressemblent à des salles de bain. En arrivant dans une ville, on est toujours vraiment perplexes : au milieu d’un champ de riz, sur un horizon de champs de riz, une tour de 20 étages en construction. On continue à rouler, il y a plein de nouveaux bâtiments bizarres, des blocs appartement, tout d’un coup même un énorme boulevard désert et personne autour. Pas de boutiques. Rien. On se sent inconfortables. Cinq minutes après le champ de riz, on trouve habituellement le coeur de la ville avec le marché, des maisons qui ont l’air à peu près normales, du trafic  sur des rues étroites. À notre plus grande stupéfaction, la nuit venue, toutes les villes et villages aspirent à avoir l’air de Times Square en accrochant sur chaque structure (incluant les blocs en construction) une panoplie de dispositifs lumineux qui clignotent, coulent, montent, roulent, spiralent de toutes les couleurs de l’arc en ciel. On dirait que les architectes ici étaient des enfants de cinq ans. C’est à couper le souffle. Exemple : notre hôtel

au coin de notre rue

 

 

du même endroit, dans une autre direction

du même endroit, dans une troisième direction

 

vue de la rivière

 

 

au coeur de chaque ville, on peut voir l’architecture style Soviet qui abrite des choses gouvernementales sans aucun doute

 

 

 

 

 

Au milieu du square sur un vaste boulevard, on donne aux petits enfants une leçon de surpopulation

 

 

les squares de chaque ville sont pleins de machines d’entrainement – si, c’est pour les adultes! Sain de corps, sain d’esprit. À Kunming, on a aussi vu les formations rectangulaires d’employés de bureau alignés en rang devant leur tour pour la gymnastique obligatoire du matin. Sigurd arrive pas trop à saisir le principe

 

 

Je soupçonne qu’il faille faire un certain nombre d’heures sur celle là pour pouvoir aller à Baise

 

 

En passant, Sigurd a maintenant un nom chinois! À l’hôtel on le lui demande toujours, et une fois j’ai tenté la chance sur mon iPod. Nous avons présenté le résultat à l’employée et elle a dit une incroyablement longue phrase qui avait pas l’air d’avoir rapport avec Sigurd. On a essayé de lui explique que ça, c’était lui, celui devant elle : finalement elle a donné à Sigurd un nouveau nom, Da Wei, ce qui veut dire Grand et Joli Monsieur. Super!

 

 

De retour à la campagne, les restants que j’espère tout de même intéressants. Je trouvais juste ce tournesol drôle d’espionner dans la cour du voisin. “Heille. Qu’est ce qui se passe ici?” En tout cas. Je suis sûre que tu vas aimer ça Chantal!

 

 

des paysans oui

transport

 

vendeuse de fruits sur le bord de la route. Les fruits sont hyper chers!

 

 

riz…

 

 

riz

 

 

buffles + riz + chapeau chinois

 

riz

 

 

ouais!!! comme promis Chantal, un pionnier!!! cute. ça me rappelle mon enfance communiste

 

riz +vraiment beaux épouvantails

 

 

école? avec un gars qui montre des mouvements

 

 

super descente

 

 

enfin des enfants amusants qui disent hello!!! L’accueil ici est vraiment différent du Tibet. Les gens ont l’air méfiant, sévère, parfois effrayé. On nous tourne souvent carrément le dos quand on essaie de poser une question. Au passage, même si clairement la plupart de ces gens n’ont jamais vu de blancs, on nous regarde à peine, et on s’approche jamais. Parfois on sourit en disant Hello! ou Ni hao! et on nous retourne un regard interdit, absent, et pas un mot. Je sais pas d’ou ça vient, si on devrait interpréter ça comme une méfiance envers les Américains qu’on enseigne ici à l’école car on trouve que les USA dans leur politique étrangère n’arrêtent pas d’humilier la Chine quoi qu’elle fasse, ou si c’est seulement une peur des étrangers en général enseignée de génération en génération. On essaie en tout cas de ne pas prendre ça trop personnel.

 

 

I am a circus artist!

 

Have some rice, comme dirait l’autre

mmm

 

joie cycliste

 

 

Vu souvent : poster incompréhensible en plein milieu de champs : un policier tient par le collet un pauvre gars pendant que sur le bloc appartement il pleut des ordinateurs, des téléphones et des cellulaires. Signé China Unicom. ???

 

 

À part de ça, il faut dire qu’on est ben écoeurés du relief ici. Malgré un relief général plus ou moins acceptable, la route est tellement vallonneuse qu’on finit par monter une couple de 1000 m à tous les jours, et c’est tellement abrupt! Il n’y a absolument pas de bouts plats ni de demi-mesures – on passe de 50kmh à 5 kmh en crinquant rapidement les leviers de vitesse pour passer au granny gear avant qu’il ne soit trop tard, puis vingt minutes plus tard on arrive haletants et suants au sommet pour rouler un autre cinq minutes à une vitesse folle, puis frapper un nouveau mur et ainsi, vingt fois par jour. Extrêmement gossant! Voyez ici, il y a 26 montées de 100 mètres et plus en seulement 50 km. ARGH.

Autre fait divers, mon bronzage en tigre

 

 

autre chinoiserie, le très inspiré moteur de recherche Gougou. Ce qui veut dire ChienChien. CensureCensure.

je vous laisse enfin, comme on dit à Radio Canada, sur ces paysages de… riz.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le décompte Vietnam est une semaine! Reto nous a finalement été utile car on a pu photocopier sa carte du Vietnam, autrement introuvable. Merci!

 

 

Sinon, si vous ne vous êtes pas encore endormis sur votre clavier par la longueur de ce post, vous me demanderez, et comment est donc votre Chinois? Nous le considérions largement amélioré selon nos standards, mais toujours à zéro je pense du point de vue des gens d’ici. Les tons c’est vraiment la vache. Par exemple, si je veux savoir par ou est Napo, je demande Napo? Rien. Na.Po. Rien. Na! Po?    aucune réaction.   Na?Po!                 Na?Po. Aaaaaaaaaaaah, oui, Na?Po! c’est par là.

Une fois le chien d’un monsieur était en train de nous japper dessus et je lui ai crié HEY! d’une voix tonitruante. Le monsieur a regardé vers moi et a repris “Hey?” en voulant dire “qu’est ce qui te prend de dire ça à un chien?” Le soir j’ai regardé Hei dans le dictionnaire et ça disait “black, dark, secret, shady, wicked”. Ouain. En tout cas, on est pas plus avancés.

Voilà. Aussi mon Kindle est cassé. Je suis déprimée mais ça va me faire lire mon énorme brique de 20th century history qui est tellement éducative mais vraiment dure à lire. Tant mieux pour moi. Tourlou!

2 Comments

  1. Bonjour ! Je viens de découvrir ce blog par le couchsurfing.com et je suis fasciné. Par la qualité du récit, le ton des articles et votre projet. Bravo et merci pour ce partage !!!

  2. Bonjour,
    je suis tombee sous le charme de votre blog en recherchant a quoi ressemble les pousses de riz. votre circuit est magnifique et ca m a donné envie! Bravo

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