Après dix jours de recherche et de travail intensifs, nous avons finalement quitté Siem Riep, qui nous semblait maintenant si familière et si confortable. On nous connaissait déjà au magasin, à l’hôtel, au fruitier et au restaurant crade et on était fiers d’être presque des résidents. Mais l’inexorable Noël en Europe nous pressait le pas depuis déjà des mois, et nous sentions le temps retrécir à une vitesse insupportable. Deux mois, deux semaines, deux jours, deux heures. Plus le temps de rien. Il nous fallait donc terminer nos deux-trois cents derniers kilomètres en seulement trois jours. Nous avons décidé de passer voir la côte à Sihanoukville, et après un autobus de nuit absolument horrible qui nous a amené de Siem Riep à la plage, nous étions tellement crevés que nous avons décidé de rester là pour la journée et la nuit et faire notre premier 120 km le lendemain. Après avoir trouvé un café d’expats français qui servait des croissants et des pains au chocolat extraordinaires, nous avons questionné lesdits expats sur la présence d’un hôtel bon marché et d’une belle plage déserte. On nous a indiqué un endroit à 8 km, ou on nous a promis qu’on trouverait les deux.
Mais avant tout, 5h du matin est une bonne heure pour une rafraîchissante baignade et une retrouvaille avec la mer
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mmm
Nous avions entendu que Sihanoukville, au temps colonial pleine de riches vacanciers français, était devenue un spectacle triste de maisons décrépies et de plages sales ou s’entassent les touristes. Cependant, nous avons trouvé la ville occupée à ses propres affaires, la plage était certes sale mais assez innofensive à première vue, et les huit kilomètres qui nous séparaient de notre retraite paradisiaque étaient paisibles et merveilleux. Une route de sable presque déserte, la mer bleue d’un côté, un paysage ouvert et des huttes de bambou. Tranquille. Personne. On était chanceux d’arriver tout juste avant le début de la saison, au moment ou les bungalows commençaient juste à ouvrir. On a trouvé une “chambre” sous le tout d’un bungalow, sur une plage vide et magnifique, à 4$ la nuit seulement. Excellent, à célebrer avec une bière froide sur le coup des 07:00.
S’en suivit une journée de repos
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il n’y avait que les dames qui me “Lady Lady Massage Pedicure”aient constamment et mouraient d’horreur à la vue de mes jambes épilées il y a plus d’une semaine. Quand je leur disais que j’aime vraiment ça, le poil, leur visage se figeait dans une expression de désarroi indescriptible – elles étaient à court de mots.
superbe. il fallait seulement faire gaffe aux mini-meduses qui se promenaient en bandes près du rivage
se baigner, cuire de chaleur, essayer de lire, sombrer dans un coma post-bus de nuit, se baigner de nouveau, regarder les vagues claires rouler gentiment
yah
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Spécial Sigurd
Lady Lady, Sunglasses Lady?
Nous devions aussi planifier notre dernier bout de route
Cuisse joie
les lieux
j’ai payé deux dollars pour cette journée!!! aaaaah (d’ailleurs je sais pas comment ça se fait, mais c’était le seul endroit qui ne nous demandait pas 20$ et plus… on est contents d’avoir cherché)
plusieurs options pour faire le légume
Sigurd au regard d’azur
rafraîchissement (seulement une, c’était cher!)
et un beau coucher de soleil pour terminer
une maman cambodgienne et son bébé. Voici comment sveltes sont les filles
garde-côte
et le chemin du retour en ville. ça vous donne une idée de la magnifique ride.
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Comme nous n’avons habituellement aucune source d’information de voyage, nous planifions habituellement notre route simplement en analysant notre carte. Selon notre carte, le prochain 100 km jusqu’à Kampot devait être plat et sur la plage. On s’imaginait une journée panoramique et relaxante, mais la route était malheureusement juste assez éloignée de l’eau pour qu’on ne puisse jamais l’apercevoir, il y avait pas mal de camions et énormément de vent de face, et nous avons vite regretté de ne pas être restés dans notre bungalow à Sihanoukville un autre jour. Mais bon ce qui est fait est fait, et nous avons dûment accompli l’ardue distance contre le vent.
Ici, un signe de la route qu’on voit souvent. J’imagine qu’ils garantissent pas un safe trip pour ceux qui choisissent d’aller à Koh Kong…
À mi-chemin, on s’est arrêtés pour boire quelque chose. J’avais le goût d’un jus de lychee mais je les trouve habituellement vraiment trop sucrés; je me suis donc mise à comparer les ingrédients des différents jus de lychee qu’il y avait dans le frigo pour soudainement me laisser surprendre par la mention suivante:
(ce qui était comlètement faux: j’ai failli mourir de sucre). En tout cas, j’ai bien aimé la présentation informelle. Ça fait plus convivial. Ingrédients : pas mal d’eau, une pas pire quantité de sucre, une couple de colorants pis d’acides, là, peut être des fruits. Tsé!
La dame du kiosque était hyper gentille et ses enfants, curieux.
Prochain pit stop, nous découvrons (alas! trop tard!!) une concoction paradisiaque : le jus de canne à sucre! Pressé entre deux rouleaux de métal, le jus est dilué de glace et c’est follement délicieux. Pour compenser notre ignorance, nous avons bu au moins six jus de canne a sucre en 48 heures. La presse à canne est la petite roulotte derrière Sigurd, et les bâtons – la canne.
Malgré la longue journée un peu monotone, nous avons passé quelques jolis villages de pêcheurs
On a souvent vu de pittoresques wagons de poterie tiré par des vaches
bateaux
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s
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Arrivés à Kampot, nous découvrons qu’il y a plein de choses à faire dans la région, mais que nous n’avons pas de temps. Nous sommes pleins de chagrin face à toute l’aventure qui nous coule entre les doigts. Le rond point central de la ville, la convergence de toutes ses rues, est flanqué d’un… durian géant. Entouré d’ananas et de noix de coco. Ça fait un changement rafraîchissant de l’obelisque et du gars à cheval.
autre stop de canne a sucre et de jus de coco vert.
Le gars du kiosque est trop heureux de nous. Même si on comprend pas un mot de ce qu’il dit, on voit qu’il nous encourage grandement.
Le transport en commun. On a aussi vu des gars assis tout bonnement sur le toit d’un dix-huit roues filant à toute vitesse.
Plus on s’approchait de Phom Penh – notre destination finale, plus il ventait fort contre nous. Il semblait que le Cambodge essayait de nous empêcher de partir. C’était troublant.
À Phnom Penh, Sigurd fut pris d’une petite gastro qui nous a empêché de visiter la ville. Je le nourrissais de jus de coco vert et de soupe apportée dans un petit sac en plastique noué.
Nous avons tout de même été visiter le palais royal et ses pagodes. C’était ben correct.
On a vu une femme tisser de la soie – quelle délicatesse
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ben correct
il y avait beaucoup trop de temples à la même place
au resto crade à côté de notre hôtel on aurait pu commander un Normal Fool, ou de la viande crue avec sa source d’ours noir, Grrrraawwww!
ou, encore, des machos gentrifiés. La ressurgence des hipster fait des vagues.
on a découvert que dans le temps (avant 1970), au Cambodge, on avait une couleur de vêtements pour chaque jour de la semaine
je fus saisie de regret à la disparition du costume national masculin… snif
Notre avion était tôt le matin et notre chauffeur de tuk-tuk, nous respectant d’avoir été à vélo, ne nous a pas chargé de surplus pour nos deux énormes boîtes. Nous étions émerveillés de la facilité de transporter les deux vélos emballés près de nous dans le tuk-tuk, comparé à l’éternelle difficulté d’entasser le tout dans un taxi (comme il y a six mois). En plus du vent de face et de la gastro de Sigurd, le Cambodge semblait avoir d’infinis tours dans son sac pour nous signaler qu’il n’était pas content de nous voir partir: malgré le fait que la saison de pluies était terminée il y a un mois, un déluge torrentiel et rétentissant s’est abattu sur la ville pendant toute notre dernière nuit dans le pays. Nous fermions les yeux, éveillés, en nous demandant si des rivières de boues allaient nous empêcher de décoller le lendemain. Mais non. Malheureusement, l’avion fut pris. Les pneus sont dégonflés. Les pédales sont démontées. Les roues sont détachées.
C’était un superbe sept mille… à suivre.
Quel bonheur de vous lire ! Et vos photos toujours interessantes… Je commence dans 20 minutes a pedaler en Tasmanie, la cote est. Ce sont des sites comme le votre qui donnent l’envie :)
Merci encore !!! Et vivement vos prochaines aventures.