Boucler la boucle et en commencer une nouvelle : 2012 part dans la poudreuse norvégienne

Avant de me lancer dans les longues reflexions, voici quelques photos de notre commencement de 2012. Un demi mètre de poudreuse est tombé sur Molde et on n’avait d’autre choix que de déterrer nos skis du fond du garage et conjuguer nos skills sérieusement détériorés par les trois dernières années aux conditions parfaîtes.

Un lever du soleil vers les dix heures, malheureusement j’ai pas de photos de l’autobus mais tout le ciel était orange avec des silhouettes très frappantes des montagnes dentelées de Romsdal

 

on attache notre tuque

 

le bon vieux “spark” pour aller au magasin in style

 

 

 

 

ça se lève lentement

 

 

 

 

 

une belle pénombre

 

 

 

Beaucoup de neige

 

 

 

 

 

Vengetind la belle

 

 

Stairway to heaven

 

 

 

 

 

le ruisseau tient bon… il ne fait que -2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ouragan de la semaine passée a lancé ce pauvre chalet vers de nouveaux horizons

 

 

 

toujours plus haut

 

 

 

il est midi et le soleil se pointe le bout du nez

 

 

 

 

 

 

 

ouais!

 

 

powda

 

 

 

 

 

il vente fort en maudit au sommet

 

 

 

Sigurd m’ouvre courageusement la voie en chemin vers notre refuge pour la nuit

 

 

 

bis

 

 

 

la belle lumière (c’était vraiment assez sombre toute la journée)

 

 

 

un dernier coup d’oeil avant de passer le col

 

 

 

de l’autre côté, seuls seulets au bout du monde

 

 

 

 

 

 

j’ai des problèmes techniques comme d’habitude

 

 

 

il ne nous reste qu’une heure

 

 

la lune est levée

 

 

 

dernier coucher de soleil de 2011

 

 

 

 

c’est joli

 

 

 

 

 

YAY! complètement gelés, nous arrivons enfin à destination après une journée de sept heures, et mettons deux sacs de bûches dans le foyer pour faire monter la température de -4 à 27. Nous sommes seuls ici et il y a une radio et on est extrêmement divertis simplement à être assis et sentir la vie revenir à nos corps meurtris.

 

Nous confectionnons un festin du Nouvel An avec de la viande hachée de renne (yikes! gracieuseté d’Anne Elisabet et du père Noel je suppose) et un sachet de sauce. Ça fait beaucoup!

 

 

 

Puis nous passons une soirée à la chandelle et sortons boire une minuscule bouteille de champagne quand une de nos montres indique une minute avant 2012. Tout le ciel autour des montagnes enneigées explose de feux d’artifice que nous ne voyons pas. C’est assez hallucinant.

Le refuge fut ouvert avec Ze Key, possédée par tous les membres de l’association touristique. Ça coûte quand même 50$ la nuit par personne pour passer la nuit ici…

 

 

La vue lors du pipi du matin

 

 

et la belle vue de la fenêtre

 

 

 

un lac gelé devant la maison

 

 

 

 

 

 

information

 

 

 

à peine levé le soleil se couche

 

 

 

et nous rentrons à la maison

 

 

 

ou le matin nous reserve un spectacle

 

 

 

 

 

 

2011 fut donc rencontrée dans un bivouac des Darran Mountains, avec Calle en Nouvelle-Zélande, et terminée dans un royaume de neige. On voit tout juste le soleil à travers une porte entrouverte dans cette obscurité froide, on l’aperçoit brièvement mais il n’est pas pour nous – il est pour les autres, et il ne nous donne aucune chaleur. Un fantôme coloré.

Je suis arrivée en Norvège le 20 décembre, exactement deux ans après l’avoir laissée. À partir de l’avion, j’ai soudainement aperçu les énormes montagnes blanches et nues, les lacs noirs à moitié glacés et la lumière bleue et rose de l’hiver. J’étais excitée et émerveillée pendant le trajet en auto jusqu’à Molde, et un flot de souvenirs m’a inondée, me faisant me demander pourquoi donc j’avais laissé ce pays. Puis, on est entrés dans la maison, et tout était exactement comme il y a des années. Les chandelles, les clémentines, le menu de Noël, la pyramide en pâte d’amande, l’étoile dans la fenêtre. Dans la buanderie, le linge qui sèche. Nos affaires dans le garderobe de la petite chambre. Le journal local qu’on lit le soir en buvant du café.

Ça n’a pas pris deux heures pour qu’une panique et un vide bizarre me saisissent, je me suis soudainement rappelée pourquoi je ne peux pas être ici – la Norvège est pour moi comme un super beau gars bronzé et fort, mais à qui je ne trouve rien à dire et ça me laisse paralysée, mal à l’aise. Je pourrais blâmer ça sur l’humeur taciturne, les rues vides, les gens gentils avec leurs petites conversations, mais à la fin j’ai juste l’impression que je ne suis simplement pas sur la même longueur d’onde, je n’arrive pas à connecter.

Au supermarché, je n’ai pas trouvé de coriandre, et j’ai payé 4$ pour un poivron emballé dans son propre petit sac de plastique. 4$ le concombre, 4$ le poireau. Dans leurs petits sacs.

Puis, on n’arrive visiblement pas à comprendre ce qu’on vient de faire et ce qu’on vient d’apprendre pendant ces deux années. On nous dit qu’il nous faut arrêter de faire les fous pis d’être sérieux pour une fois. On ne pense pas que ça prend tant de skills que ça pour pédaler 7000 km au milieu de la Chine ou de passer 5 mois avec trois personnes aléatoire dans un petit espace clos à essayer de faire marcher un bateau à travers vents et marées.

Mais, depuis que je suis revenue, c’est plein d’amour qui m’a inondée comme un barrage qui craque – à Londres, ma mère, Camille, Chantal, Sam, Nick, ici en Norvège, la famille de Sigurd, Alex, mes ex collègues, et à venir – Montréal, mon coeur bat. Depuis quatre ans, je vis un peu sur une diète d’amitiés, et surtout pendant le voyage. J’ai la tête qui tourne en pensant à tous les merveilleux moments que je vis en ce moment et qui m’attendent. Montréal le 28 janvier, je suis excitée de voir ce que la vie me reserve. J’ai hâte de voir tout le monde. Pour ceux qui se disent que le voyage est fini, j’ai l’impression que l’aventure continue complètement. Et le tour du monde est loin d’être fait. Et toutes mes portes sont ouvertes. Je ne sais pas ou je me retrouverai cette année, si je me trouverai un emploi merveilleux à Montréal ou si je me retrouve en Afrique avec MSF, ou si je recontinue à pédaler en Asie Centrale cet été. J’attends l’avenir avec passion. Restez à l’appareil.

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