Les trois parfaits printemps de 2015 | 1: Suisse, feat. Reto

Foules en délire, me revoici avec un récit de vacances! Ce n’est pas que les aventures manquaient – l’hiver fut plein de merveilleux weekends enneigés, mais j’ai été trop submergée par la vie pour mettre des photos ici. J’attendais ces vacances de Pâques avec impatience, et elles ont été tellement grandioses que le retour se fait en force avec des centaines d’images!

Le plan était excellent et impliquait un combo de montagnes, de chers amis, d’escalade et de beau temps. En arrivant à Zurich, j’allais d’abord trouver Sigurd, qui arpentait la Turquie et l’Europe de l’Est depuis des mois à bord de son vélo, puis on allait se faire ramasser par Réto, dont vous vous rappelez peut être de mes aventures cyclistes chinoises telles que ma fête dans le Tiger Leaping Gorge. Après avoir passé la semaine chez lui dans sa petite vallée couronnée de sommets enneigés, nous allions rejoindre notre enfant Gouy fraichement installé en Autriche pour continuer la tradition des vacances épiques du trio MSG.

Ayant été séparée de tous ces gens depuis longtemps, j’étais très fébrile en quittant la maison décorée d’un gigantesque sac de ski bien rempli, d’un sac à dos plein de métal garantissant ma sécurité sur glacier et encombré en plus de speakers d’ordi pour expatrié, de bagels, de beurre de peanut, d’une tente-cadeau et de tire d’érable, et de mon bagage cabine me greyant la devanture.

Premier chapitre – la Suisse

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Les retrouvailles de tous à Zurich en ce dimanche matin étaient merveilleuses! Long time no see mais personne n’a changé! Sauf quelques personnes qui se sont laissé pousser un peu de barbe…

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Nous visitons les rues désertes de Lucerne en nous rappelant que le dimanche, il faut essayer de ne pas avoir des besoins qui impliquent l’ouverture de magasins

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En chemin vers chez Reto nous arrêtons dans le magnifique village d’Interlaken, ou j’étais passée toute jeune lors d’un voyage en Europe assez flou dans ma mémoire ou j’avais visité cinq pays en dix jours. Ces maisons sont tellement en bois que lorsque le vent chaud et sec souffle des alpes, on interdit de fumer dans le village.

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Il y a une vieille église au pied du lac entouré de montagnes

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Arriver chez Réto avait satisfait tous mes rêves les plus fous – il habite dans une superbe vallée dans un village au nom poétique de Sharnachtal

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dans une gigantesque maison en bois massif construite au 18e siècle

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un beau jardin et des ornements vraiment émouvants comme ce pot de pensées et ce petit banc.

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et avec cette vue

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La raclette du soir s’inscrivait parfaitement dans ce fantasme suisse, et le fromage venait d’une petite fromagerie artisanale non loin de là, fournisseur officiel de raclette de la famille depuis des générations

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On prend ça relax la première journée car je n’ai pas dormi une seconde de ma nuit d’avion, mais le lendemain matin on met les peaux sur les skis, on met les skis dans l’auto et on hit the hills!

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Nous partons de chez Reto, un endroit spectaculaire, et nous traversons plusieurs endroits spectaculaires pour arriver à cet autre endroit spectaculaire au bout de quinze minutes d’auto.

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Des sapins suspendus sur des falaises en surplomb, tout enneigés de la bordée de plusieurs jours tombée juste à temps pour mon arrivée, alors que le fond de la vallée et vert et chaud.

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Nous sommes partis un peu tard et nous contemplons la belle poudre légère que nous verrons ramollir avant de commencer à descendre

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Nous passons sous le drapeau suisse accroché sous une falaise en surplomb par les deux inventeurs Suisses de l’ascendeur sur corde. Un moment d’histoire!

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Tout brille de mille feux, la glace qui fond, les pluies scintillantes de neige légère soufflée par les petits coups de vent

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Nous sommes vraiment bénis par les dieux – j’arrive au premier jour de beau temps depuis longtemps, et il fait TRÈS beau

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Salut la Suisse!

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tout est parfait

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On prend une pause à l’extérieur d’une hutte inhabitée ensevelie sous la neige pour faire découvrir à Reto son premier scotch de haute voltige. J’ai décidé de faire une folie et d’acheter pour le voyage une bouteille de Laphroaig pour agrémenter toutes ces parfaites journées d’une petite flasque de perfection. Meilleure décision de 2015! Reto est en extase. Nous regardons la belle vue en sirotant ce nectar froid, complexe et fumé

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on continue notre tour de plaisance

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et il commence à faire chaud! Après un hiver très très très froid à Montréal (avec le février le plus froid en 115 ans),qui rageait encore quand je suis partie, je savais que j’aurais vite envie de sortir mon bikini dès que le mercure afficherait des traces de positivisme. J’ai CHAUD!

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Nous rencontrons une gang de suisses qui prennent cette photo et à qui je parle dans un allemand beaucoup trop propre, incrédule devant le fait qu’ils comprennent ma pensée à partir des sons qui sortent inexplicablement de ma bouche (j’ai pas parlé allemand depuis des années!). Je pas mal confuse par ce fameux suisse allemand qui sort de la leur, qui franchement a très peu de ressemblance avec les langues que je connais.

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En arrivant au sommet on célèbre avec plus de nectar magique et apparemment tous les gens au sommet sont un peu abasourdis par ma tenue légère. Mais on a vraiment eu un hiver très froid à Montréal.

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Awww les gars!

 

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Après une descente merveilleuse

 

nous revenons dans la chaleur de la vallée et nous mettons nos skis à sécher contre ce beau mur de maison suisse

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après quoi nous buvons quelques bières et nous faisons cuire dans l’herbe qui vient tout juste de pousser

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C’est maintenant le temps de l’interlude mode-pour-homme. Sigurd arrive dans la civilisation et découvre la société.

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En fait, nous avons arrêté à la station d’essence pour acheter des steaks dans leur minuscule dépanneur. J’étais impressionnée de constater que des steak emballés sous vide étaient une des seules denrées réfrigérées que le dépanneur avait en stock! Nous nous dirigions vers le lac pour s’y baigner à la suite d’une idée lancée quelque minutes auparavant un peu en blague, parce que comme vous pouvez en juger par la couleur des montagnes derrière, l’eau était froide!

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Armés de courage et d’esprit épique, nous avons déposé notre steak sur le banc de parc, enlevé nos tuques et nos manteaux de duvet et nous sommes immergés, tout crispés, en beuglant des cris de victoire. Après ça nous avons grillé notre butin avec du bois de grève un peu comme des itinérants, en faisant semblant que l’été était vraiment commencé. Nous avons mangé ce souper composé uniquement de viande de dépanneur grillée comme des vrais chasseurs en se passant le steak de dents en dents. Nous étions si heureux.

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Jour 2 – on se lève tôt pour de vrai. Tous les jours subséquents de mes vacances ont commencé avant 5h AM, augmentant de 3h mon décalage horaire!

Nous arrivons à destination à l’aube, alors que la pleine lune se couche. La lumière est incroyable.

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Ce matin là il fait très froid et nous avançons sur une neige complètement glacée et croûtée, fouettés par le vent. Je me sens un peu découragée et j’ai l’impression que je ne vais jamais réussir ce sommet, comme il m’arrive souvent quand je ne vois pas le soleil.

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heureusement mes craintes se dissipent dès qu’on traverse enfin cette frontière bleue vers la lumière

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Réto trace héroïquement les premières traces de la journée dans une neige difficile

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Une fois arrivés au soleil je suis totalement rassurée par la dégustation des sandwich aux œufs que j’avais mis un temps et un amour fou à préparer pour nous tous la veille. Ça fait entrevoir à Sigurd un monde meilleur.

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on continue, presque seuls, dans un glorieux paysage immense

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Sigurd dans sa trace

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C’est énorme, et il fait encore beau

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Au sommet, pourtant très exposé et s’élevant presqu’à 3,000 mètres, il fait encore plus chaud que la veille, et il n’y a même pas un soupçon de vent! Nous nous mettons encore plus tout nus.

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Le scotch traditionnel de la victoire et de l’amitié est parmi nous

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La vue à 360 degrés est à couper le souffle et nous mangeons du chocolat suisse et des biscuits à l’Ovaltine en contemplant ces géants

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Ensuite les gars se préparent à défier la gravité

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Et nous descendons dans une poudreuse absolument incroyable, la plus belle de ma vie, un nuage doux, silencieux, élastique. Nous flottons dedans en 3D, en plongeant et émergeant des virages que nous traçons dans ce canevas vierge, devant un paysage grandiose complètement offert à nos pieds

Une fois descendus nous faisons notre baluchon pour aller visiter les vallées du sud ou se trouvent les montagnes les plus massives du pays, question de voir une amie de Reto et faire un petit roadtrip.

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Pour passer sous la chaîne de montagnes, nous mettons le char sur un train à plateforme qui nous transporte pendant un quart d’heure dans un tunnel absolument noir.

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Sigurd émerge totalement endormi de cette expérience

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En arrivant à destination chez les parents de Rachel, j’ouvre immédiatement une boutique éphémère de linge qui pue mais je n’accepte pas les cartes de crédit

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Reto et Rachel, blonds jeunes et énergiques, planifient la sortie du lendemain

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puis nous allons faire une petite marche santé après le souper

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et le lendemain lever à 4:00 AM. Nous partons à la noirceur totale, au clair de lune, et arrivons cette fois aux premiers rayons de l’aube.

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C’est beau! Le matin promet, et il fait encore… 100% beau

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Caméra de iPhone mais beauté du paysage

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Cette journée là je trouve ça tough – probablement un mélange de fatigue et d’altitude (on monte à 3500m) mais je suis vraiment lente et je prends du retard sur nos amis. Sigurd m’encourage en me nourrissant de biscuits et en me disant que je suis bonne pareil mais je suis toute étourdie et un peu abattue. La montée est très glissante et glacée et les autres randonneurs ont l’air de souffrir un peu – on arrive même à l’aide d’un groupe de français tombés à terre d’épuisement en leur offrant notre flasque de petit remontant. Mais on y arrive quand même!

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La nudité se multiplie!

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La descente par contre a été fantastique alors que la neige a fondu au soleil, et nous arrivons au parking satisfaits. Nous montons immédiatement un campement gitan ou se passe sandwich, crème solaire, bronzage, pieds nus, chocolat et whisky pendant une bonne petite heure. On est bien dans le parking!

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Pendant ce temps dans la vallée il faisait environ +1000C. Nous allons acheter une crème glacée avant de nous écraser, impuissants, sur la terrasse, complètement dominés par le soleil. Il est midi et on a tant accompli!

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La prochaine destination du fantasme suisse c’est FONDUE! Pour ce faire il faut qu’on réussisse à attraper le fromager avant la fermeture et donc attraper le train-tunnel de 17h. On pousse la petite bertha tellement fort qu’elle surchauffe et nous abandonne brièvement. Les gars en profitent pour se chauffer autour du radiateur, une activité fraternelle ancestrale qui crée depuis la nuit des temps un lien indestructible entre deux hommes.

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Nous réussissons! La perfection Suisse continue avec fondue, patates et barbecue.

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Nous avons racletté, skié, nagé, gazonné, chocolaté, barbecué, et roadtrippé, et comme si ce n’était pas assez parfaît comme succession d’activités plaisantes, nous en avons rajouté en ayant grimper, parce que, comme d’habitude, il faisait encore beau. J’avais amené de Montréal mes souliers d’escalade dans un accès délirant d’optimisme mais je ne pensais pas vraiment qu’on aurait la chance de s’en servir. Faux! Alors que de douces fleurs du printemps émergeaient du tapis de feuilles mortes,

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nous étions au pied de la paroi en t-shirt, contemplant le légendaire Eiger qui s’élevait de toute sa masse blanche à presque 4000m d’altitude juste en face de nous.

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Premier barbecue, première baignade, première poudreuse et première escalade extérieure de l’année tout en 48 heures!

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J’en profite pour prendre des belles photos artistiques mais le changement soudain de lentille fixe de ma caméra, de grand angle à portrait, me déboussole un peu je pense. La bouche me tombe à terre quand je constate cette photo de … noeud en 8.

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Reto nous fait découvrir les très solides et très très très croquants biscuits suisses au zeste de citron, qui sont absolument les meilleurs biscuits que je n’aie jamais mangé de ma vie.

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Et le saucisson est bon

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Les biscuits sont légendaires en Suisse et nous procurent beaucoup de plaisir. Reto nous raconte même quelques épisodes cocasses de sa vie les impliquant, dont un gars dans son cours qui en mangeait et dérangeait toute la classe, car, l’ai je dit plus haut, ces douceurs sont extrêmement croquantes! Nous procédons ensuite à créer d’autres moments de vie merveilleux avec ces biscuits.

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Sigurd n’y est jamais arrivé pendant toute la séance photo…

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La roche est bonne

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Rachel et son amie sont à la fois adorables et vraiment fortes!

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Moi je subis de l’intimidation de mes pairs et je monte mon premier lead de l’année, plein de soleil, de peur et de chute!

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nous sommes fascinés

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allo!

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Puis, nous décidons de créer un autre biscuit-memory en testant sa force en tant qu’ancrage

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euh… concluant!! une corde de 70 mètres d’un poids de 4-5 kg est soutenue sécuritairement par l’aliment. Quelques jours plus tard, Réto a envoyé ces images  troublantes à la compagnie de biscuits qui l’a recompensé en lui en offrant deux kilos gratuits.

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Voila un autre après midi parfait

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Nous nous rebaignons dans l’eau glacée, et nous passons une heure à juste lézarder au soleil sur le quai tout chaud sans dire un mot

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tout en sirotant notre bière de temps en temps

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C’est maintenant l’heure de la leçon d’allemand! 5 à 6 mètres cubes d’humus gratuit n’est pas ce que vous pensez. C’est pas bon sur les falafels. C’est juste gros tas de bouse de vache.

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Vous savez bien que j’aime ça la nourriture, mais que la nourriture ce n’est rien à côté des Patates. Pour notre dernier souper, et à ma grande extase, Reto nous fait aussi une démonstration de son héritage national en faisant de vrais Rösti qui me font fondre de plaisir et m’émouvoir devant la versatilité de la patate et sa capacité à nous  faire l’aimer.

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Je suis si émue que je renverse du whisky sur la table, mais je le ramasse.

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et pour dessert, autre spécialité suisse à la crème de noisettes, meringue, Baileys, crème fouettée et fraises dont le nom m’échappe, mais pour laquelle les Suisses ont un outil squeezeur spécial qui ne sert qu’à cela.

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Sigurd n’y tient plus et veut sauter l’étape de l’assiette

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On est trop contents!

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Donc la Suisse, la météo et notre merveilleux hôte obtiennent des notes supérieures pour un cinq jours des plus parfaits que l’on ait pu espérer. Le pays ou on entend la radio yodler en roulant au pied des montagnes

Épuisés, repus, et excités devant la possibilité d’un autre plein de jours potentiellement tout aussi parfaits, nous prenons place dans le luxueux TGV Zurich Vienne. Prochain arrêt – merveilleuse Autriche! Restez à l’affût, le billet est déjà en rédaction!

Épique sommet du Nord-Est Américain : Mt Washington (1 917m)

Bon ça fait longtemps que je n’ai rien écrit, il fait 21C cette nuit sur mon balcon et avec la grande noirceur de novembre qui s’en vient je crois que je vais mettre ici un peu d’aventures de cette belle fin d’été en commençant par la plus récente. Le Mt Washington était sur notre bucket list familiale avec Gouy depuis longtemps déjà, et comme les occasions sont maintenant comptées pour nos folies Nord-Américaines communes, il était clair que c’était maintenant ou jamais pour cette conquête dont on comptait déjà une tentative ratée à notre actif pour cause de mauvais temps, de char pété et de mauvaise attitude. À notre grande joie, l’équipe de l’enfer incluait notablement Nolwenn, notre super-trooper nationale et miss Attitude Positive.

Après avoir conduit longtemps, mangé du Tim Hortons en regrettant leur éternelle indisponibilité de soupe, soupé au “restaurant chinois” du petit village de Lancaster et passé une nuit sous les étoiles au bord du feu à jouer de la guetar et à boire du pas pire merlot à 6$ le litre, nous nous sommes réveillés fin prêts avant le soleil afin d’entamer notre ascension épique.

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Contre toute attente, le ciel était bleu, l’air bien chaud, le vent n’écornait nul boeuf et il restait encore quelques feuilles sur ces érables en flammes qui ont été si fabuleux ce septembre.

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Nous avons choisi une route un petit peu alternative qui comportait des éléments de peur et de surprise qui allaient nécessiter une grande détermination et un grand courage de la part de l’équipe. Visiblement Nolwenn est munie de tous ces attributs en plus de ses souliers Canadian Tire.

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Nous sommes tous vraiment heureux de profiter d’une si belle journée en montagne, conscients des jours sombres qui arrivent

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La vue arrive vite et est superbe accompagnée de petites barres tendres pour femmes, moins chères et de meilleur goût que les barres tendres pour hommes

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Peu de temps après avoir dévié du chemin normal, nous nous retrouvons seuls sur le flanc de la Hungtington Ravine et faisons face à notre premier défi: traverser une foret impénétrable de mini sapins et autres buissons coriaces qui nous arrivent au torse.

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Un Gouy dans la brousse

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Allo!

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Malgré la végétation abondante, je jubile d’être rendue au dessus-de la ligne des grands arbres apres moins d’une heure de marche, et cette vue nous accompagne tout au long de notre aventure

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Une mer de broussailles drôles me sépare de mes coéquipiers

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Le plat de résistance après ce défi amuse-bouche était de grimper une face rocheuse, assez facile pour ne pas vraiment avoir besoin de s’encorder mais assez exposée et lisse par endroits pour avoir un bon vertige. Nous préparons notre équipement d’escalade au cas ou dans la joie et l’allégresse

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Même pour Nolwenn qui avait jamais fait d’escalade et qui croyait préférer emprunter un sentier plutôt que de nous accompagner dans ce fol exploit était d’un grand aplomb et d’une motivation sans limites

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Voici comme il fait beau à la mi octobre

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Gouy n’avait pas de casque d’escalade alors il a arboré son look Ironmarmotte

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en mangeant ces incroyables amandes au Wasabi trouvées au Price Chopper, notre magasin préféré

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Sigurd brief l’équipe sur la marche à suivre

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Je suis fort joyeuse

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Gouy avait aussi oublié son harnais d’escalade à Montréal, donc nous lui avons enfilé cette ceinture de chasteté pour le prémunir contre les demoiselles

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Je dois dire que sans corde, dans des souliers glissants et avec 50 mètres de paroi sous soi il y avait des passages qui foutaient quand même la chienne, un élément classique de nos aventures familiales. À notre plus grande fierté, Nolwenn a fait ça les deux doigts dans le nez sans même sourciller alors que moi j’ai eu le cerveau crispé à plusieurs reprises.

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Sigurd est très très content de retrouver des éboulis comme à la maison. C’est connu, Sigurd et les éboulis c’est une histoire d’amour inspirante.

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Gouy se réchauffe tranquillement à l’éboulis lui aussi

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Les nanas

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Vu d’en haut c’est pas mal plus escarpé que vu d’en bas! C’est très excitant et nous ne sommes dérangés que par les appels occasionnels du train à crémaillère qui livre des hordes d’enfants vers le sommet de l’autre côté

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grande beauté – trouvez Gouy!

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Nous voilà rendu en haut de la deuxième étape de l’aventure! Bravo à tous et Nolwenn est victorieuse de tout un baptême d’escalade!

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La troisième étape consiste à se frayer à travers une forêt de sapins un peu plus dense et un peu plus haute que la précédente.

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mais on y arrive sans problème aucun

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Notre sommet privé, qui nous semble tout près du vrai sommet, qui est en fait à presqu’une heure de là!

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Une fois arrivés dans le Rock Garden, on commence à sentir le fameux vent du Mt Washington – c’est pas les 370 kmh enregistrés là en 1934 mais une petite brise fraîche

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Il y a des gros et des beaux inukshuks, et les pierres ici sont vraiment belles – plein de magnésium miroitant au soleil, de roches brillantes cuivrées et de gros blocs de quartz

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et des beaux lichens

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et des beaux nuages lenticulaires. Ici selon les données climatologiques il pleut 210 jours par année, alors on est quand même chanceux d’avoir ce gros soleil, même si dix minutes après cette photo tout se couvre et on se croit en Écosse en hiver

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même par cette journée chaude on peut déjà voir ces plumes de givre formées par le vent froid et humide qui fouette ces roches

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Pas d’arbres depuis quatre heures! Wow!

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Au sommet, on se prend des cafés et une petite soupe parmi des centaines de touristes venus là en auto et en train, et après cette expérience un peu agressante mais tout de même reposante nous retournons dans la paix du sentier. Nous descendons Lion’s Head, qui longe une arête qui plonge dans le fameux Tuckerman Ravine, paradis du ski et de l’avalanche.

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L’équipe aime encore ça

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Sur une falaise bordant l’énorme bol de la Tuckerman Ravine

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mystère, boule de gomme

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les couleurs sont encore là

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Nous descendons pendant quelques heures et on commence à avoir mal à plusieurs endroits – orteils, genoux, fesses et plein d’autres parties du corps. On a hâte d’arriver!

Ici l’équipe Bleu hydrate son prochain avec le tuyau de l’autre

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Des feuillus!

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ah ces magnifiques érabls

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Encore du rêve canadien gracieuseté des USA

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je vous jure zéro retouche:

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Succès! On s’ouvre une petite Sierra Nevada tablette, un sac de chips et du chocolat et on savoure la victoire avant de s’assoir très longemps dans le char

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Nous frappons presqu’un chevreuil, écoutons du François Pérusse comme d’habitude en revenant des USA, les autres membres de l’équipe font pour la première fois la dégustation incroyablement dégueulasse d’aliments de chez Wendys et nous attendons très longtemps à la douane ayant choisi la pire pire file. Assez longtemps pour que Gouy commence à fabuler sur quoi dire à l’agent frontalier pour avoir l’air le plus Canadien possible. Voici donc pour finir sa représentation du canadien type

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C’est sur cette note merveilleuse que se terminent donc nos aventures familiales Nord-Américaines. Amen…

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C’est en fermant la porte de la van familiale après le dernier voyage de canot qu’il nous était tout à fait évident qu’il fallait recommencer en kayak, et ce, dès que possible. C’est finalement un mois plus tard que les astres se sont enfin alignés, et même Aline a pu nous joindre à la dernière minute à cause de la générosité encore une fois exemplaire des divers membres de la famille désilette. Également de la partie notre être cher, et la très drôle et très folle Valérie dont je convoitais la présence depuis des lunes et des lunes déjà. Nous étions tellement motivés que nous avons même tous pris une journée de vacances pour l’occasion, et sommes partis à l’aventure jeudi soir vraiment tard après des heures et des heures de retard, incluant un magasinage d’ingrédients mystérieux tel que le “pain cool” qui existe dans la tête de David mais pas à l’épicerie, et des choses pour manger dans l’auto qui incluaient évidemment un poulet rôti (!) et plusieurs types de salade de patates (PATATES!). Donc, après avoir passé les lignes ou on étaient incapables de respirer tellement on avait le fou rire devant les douaniers qui humaient (!) le passeport de Sigurd, et après avoir mis fin à la vie d’une famille de pauvres petits ratons laveurs à grande vitesse (Toc-toc-toc-toc-toc sous nos pieds un instant après avoir vu tous leurs yeux incrédules tournés vers nous), nous avons simplement arrêté au bord de la route et dormi à la belle étoile tout cordés dans un chemin de tracteur.

À  l’aube froide et pleine de rosée du lendemain matin, nous tournons la clé dans l’allumage, nous servons du John Denver dans le tapis et roulons quelques milles sur la gran’ route pour trouver une station d’essence ou on commande six gros Green Mountain coffees et des subs déjeuner dans le Subway attenant. Nous sommes les premiers clients et nous essayons de ne pas trop assaillir la fille des sandwichs en attendant les sept minutes qu’il lui reste jusqu’à l’ouverture. Nous amenons donc tout ça à ceux qui dormaient encore et on se fait une bouffe super bucolique dans le parking en faisant sécher nos sacs tout mouillés par la rosée.

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Afin de commémorer les ratons, Valérie trouve un moyen de sensibiliser le chauffard enragé à l’aide d’une image percutante

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Nous arrivons enfin à nos kayaks après pas mal de gossages divers, et on se rend compte avec grand soulagement qu’il est effectivement possible, quoique difficile, de glisser dans les longs compartiments étroits le nécessaire de camping et la nourriture. Valérie se fait aller la jupette en movimientos sexy

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avant de démontrer la douceur parfaite de ses jambes

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David aussi mais c’est moins réussi

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Aline est contente

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Wow quelle équipe! J’ai oinké à Gouy le kayak vert.

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nous en sommes tous à notre première expérience de kayak-camping, et les filles en étaient dans leur à peu près première expérience de kayak de mer alors un petit cours s’impose

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Je capote d’apercevoir des canetons. Si tard dans l’été en plus! Cette maman a vraiment planifié sa famille pour avoir des places à la garderie!

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Côté bouffe, j’ai slaqué sur la tyrannie cette fois ci et les repas ont été un projet plus ou moins commun, surtout divisé entre Aline et moi. Afin de bien nous nourrir, nous n’avons pas lésiné sur les kilos de concombres et de tomates. Val fait connaissance avec son repas.

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Ça va bien!

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C’est bien joli dans le lac malgré la présence peu plaisante de bateaux à moteur

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La française apporte des classiques à mettre sous l’Opinel : saucisson, fromage, pan bagnat

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Comme vous voyez on s’est pas trop limités côté confort alimentaire

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J’aime cette photo pour sa qualité de vieux journal! Merci Aline

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Cette situation aux couleurs de feu de circulation nous remplissait à tout coup de joie irrationnelle

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Valérie est drôle drôle! wow. On gueule du Francis Cabrel à tous les huards de la région.

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finalement arrivé à la plage les gars et moi nous préparons à une séance d’éducation administrée par David, qui nous a montré à nous retourner à l’esquimaude malgré le grand froid qui le rendait un peu mauve et les litres d’eau qu’il s’est versé dedans par le nez. Gouy et moi essayons de visualiser de nos imaginations d’ingénieurs la trajectoire exacte du mouvement de la pagaie dans le système de coordonnées en rotation du kayak qui tourne et on se gèle le cerveau en y pensant. Gouy réussit grandement, et moi une fois. Mais je suis pas sûre de comprendre.

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Les filles bien heureuses d’arriver sur la beach et se réjouissent déjà en pensant aux nombreux litres de vin que contient notre bébé-inuit-camelback (dont vous vous rappelez de la première apparition ici) appelé cette fois-ci Iguk, ou Uguk dans le dialecte inuit de Gouy. Elles ont siroté leur vin en commentant savamment nos ébats éducationnels.

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David a amené son mélodica! Wow! Après avoir été mauve de froid, il est bon d’enfiler des choses sèches et de souffler quelques belles harmonies sur fond de brûleur qui rugit

 

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Nous sommes seuls ici!

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Les Guillamuevas se font griller de plus belle. Nous nous rendons compte à notre plus grand plaisir que Valérie parle aussi le “portugais“.

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Le matin je me lève encore miraculeusement. Pas de doré de la dernière fois, et il fait froid et humide, mais tout de même toute une ambiance

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Tranquille

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Les petits copains dorment

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Sigurd s’essaie à la pêche au brochet… encore une fois sans succès malheureusement

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Moi je poursuis ma passion pour les îles de petite taille et je m’accoste quelques minutes. C’est beau de voir les Adirondacks flotter par-dessus la couche de brume au loin.

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Rosée froide

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Whiteout marin! Je ne vois pas l’horison, juste de l’eau complètement calme sous moi et du gris rosé devant, comme si j’étais en suspension dans une bulle brumeuse sans fin.

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Notre petit campement vu de l’eau.

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L’envolée du kayak

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Le matin nous faisons un déjeuner qui prend beaucoup trop de temps pendant que Gouy nous joue une merveilleuse sélection de hits avec sa mini guit.

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Disposition romantique de l’instrument

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Valérie passe avec aisance du tetrapak de vin au tetrapak de jus d’ananas

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Femmes turquoises

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Le retour de l’homme centaure

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Y’en a qui veulent vraiment participer à la lecture de la boussole, même si elles sont des filles

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David choisit le péril (et ça lui prend du temps de s’en sortir)

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Cheveux marins!

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Nous passons les deux jours suivants à descendre une magnifique et très sinueuse rivière dont les eaux sont toutes calmes et on file à une vitesse folle. Le kayak c’est merveilleux – effilé, élegant et efficace.

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Tout va bien jusqu’à ce qu’on arrive au portage de trois kilomètres dont personne n’avait vraiment réalisé la difficulté, exacerbée par le poids très élevé de nos kayaks en plastique et de nos kilos de concombres.

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Le dernier moment de joie est ici, avant d’entreprendre plusieurs heures de charriage.

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Nous avons essayé d’être inventifs avec les moyens de transport

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Finalement nous y sommes arrivés, et nous avons mangé, et un ranger est venu nous dire que c’était en fait la fin de notre journée car tous les sites de camping étaient occupés en aval.

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Un peu inquiets de la longueur de notre journée du lendemain, nous le suivons – quand même soulagés – au plus beau petit site de camping qu’il y eut été possible d’imaginer dans cette forêt de pins – juste au dessus d’un trou d’eau et muni d’une belle roche qui favorisait l’évachement. À deux minutes de là, en prime les jolies chutes responsables de nos heures de calvaire sysyphien.

 

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Nous faisons une petite soupe thai et un curry “indonésien” contenant des légumes dont la fraîcheur a déjà connu de meilleurs jours… Mais nous sommes tout de même heureux, et la nuit est pleine d’étoiles.

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dont cette chaise facilite la plaisante observation

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Le lendemain matin nous amorçons notre longue étape d’une trentaine de kilomètres – nous faisons le plein d’eau et d’énergie positive

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Le trajet est vraiment magnifique, plein de canards, de jolis rivages, de petits racoins verts, de petites plages et même, plus loin, de maisons de campagne

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Autres cheveux

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David va encore faire le cool en faisant des esquimotages pendant qu’on mange un petit lunch

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Il exige que les femmes lui administrent des jujubes et des bananes séchées au goût d’isolant à fenêtres

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Aline a encore de la joie dans son coeur

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Et finalement après une balade méditative nous trouvons la sortie vers le lac

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Ouais! Plein de vent chaud dans la face

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dernières minutes

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Tout le monde se prend un plaisir incroyable à aller jouer dans les herbes marines

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hi hi

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Allo!

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Ouaaais! Le groupe de l’autre côté du périple

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on célèbre en faisant le fameux movimiento gitan après avoir vidé tous les bagages par terre

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Moi j’étais pas très efficace, me promenant partout sans but et vidant des sacs aléatoires dont celui ci: “C’est quoi qu’il y a la dedans? OH DES POUBELLES…”

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Nous sommes rentrés en ville aux petites heures du matin encore une fois, tout gavés encore une fois de soleil et d’eau et d’amitié.

pushkayak

Prochaine aventure – départ à Londres.