Cette fin de semaine, nous avons été bénis par du temps superbe, des projets fous de Sigurd et de la bonne compagnie – les astres furent alignés pour mettre derrière soi ma plus longue et plus exigeante ascension, excluant peut-être le Dôme des Écrins dans les Alpes.
En même temps nous avions une activité sociale à la job – aller le vendredi soir au refuge dans le Innerdal, y boire plein de vin puis aller faire une petite rando le lendemain. J’ai accompli quelque peu la première partie (deux verres de vin) mais j’ai vu mes collègues l’accomplir beaucoup plus et peut être même vraiment trop…ahem, et j’ai échangé la petite rando contre une énorme avec Sigurd et Alex.
Donc, deux sommets à plus de 1800 mètres d’altitude, une montée d’environ 2ooo mètres en tout, incluant quelques heures sur un glacier de 5000 ans. Sweet!
J’ai laissé mes collègues à 6.30 am pour entamer ma réunion avec mes amis. La vue du refuge était épatante
Un beau matin brumeux avec lac, bateaux et tout le kit
Une vue de nos deux sommets, le Roi et la Reine, séparés par leur glacier, s’offre à moi après un virage
Je rejoins mes copains et nous nous lançons à l’aventure
Après une belle montée dans la forêt PLEINE de bleuets, nous avons une vue des sommets
plus fleurs et ombres
Première action douteuse de la journée – traverser une rivière bien animée. Sigurd s’est planté un peu, j’ai traversé nu pieds et Alex a cherché pendant une demi heure un spot plus safe.
Le chemin tracé n’est plus – nous abordons donc de toutes nos forces une montée directe vers le début du glacier. Épousant le gradient.
Lunch de ptit pain blanc et Nutella. Plus jamais je laisse les gars faire l’épicerie.
Nous arrivons sur le glacier – splendide
Sigurd est le chef de l’expédition
Et nous arborons plein de bling
Action douteuse numéro deux – sauter des craques larges d’un mètres et profondes de…che pas.
Belle bête que cette masse de glace vivante
Alex et Sigurd croient que le plus difficile est fini… hehe.
Belle vue dans la vallée
Sigurd et Alex super chix
Alex arbore un beau style de pilote égaré dans l’Himalaya après le crash de son avion
Belle neige poudreuse. Nous voulons skier.
Mountaneer
Bleu
Nous arrivons à l’orée du soleil
Belle traversée juste avant le sommet, avec de longues ombres glissant vers des vues époustouflantes
Sigurd et Alex partagent le sommet en bondant comme des frères
King of the hill
Sexy
Presque comme Christina Aguilera. J’ai pris plein de snus et j’ai vraiment un gros buzz.
Nous amorçons la descente vers le col entre les deux sommets, en route vers la Reine
Impressionnant
Sigurd estime de son piolet que l’escalade jusqu’au sommet devrait être bien facile. NOT!
Sahara en blanc
Grimpe alpine
Vue du relais
Craques évitées
Ça c’était vraiment vraiment l’expérience la plus douteuse de la journée et une des plus douteuses de ma vie – traverser une boule de neige délicatement déposée entre les parois d’un énorme énorme énorme trou de glace dont on voyait pas le fond. Tout le monde a exercé son sang froid et fait semblant d’être chill. Fuck.
Après un quart d’heure d’escalade douteuse sans corde, bien exposée à ces spectaculaires étendues, nous nous retrouvons devant un mur de neige un peu plus haut que nous. Voici la surprise qui nous attend en émergeant de l’autre côté.
ouais! la voici, tout près!
Vraiment heureux, incrédules et le coeur gros d’émerveillement, notre adrenaline nous transporte jusqu’au sommet de la Reine
qui est magnifique, dentelée, dans le soleil couchant
Awww
La brume escaladant lentement sa violente paroi verticale
La lumière change à toutes les secondes, nous remplissant toujours de nouvelles émotions. Comme Sigurd l’a si bien dit, un moment épique.
Le mouvement des nuages nous découvre parfois l’eau du fjord de Sunndal, incroyable
Encore plus de couleurs impossibles
Dernières photos avant la nuit noire et la très longue, très mouillée et très pénible descente à l’aveugle sur des roches vraiment difficiles.
Durant ces six heures de torture de genoux et de cuisses, nous prenons des pauses ou nous regardons un ciel rempli, mais rempli d’étoiles, comme j’ai jamais vu je crois, et nous voyons même des aurores boréales vertes jouer en silence sur les silhouettes des sommets. Nous sommes unanimes – clairement valu la peine.
Nous arrivons au parking à 2 am, corps complètement endoloris et hors d’usage, mangeons un gâteau au chocolat dans la lumière du coffre du char et nous écroulons dans nos sacs de couchage.
Le lendemain nous établissons un camp gitan directement sur le stationnement. Nous y relaxons quelques heures, préparons le diner, séchons notre linge, prenons le soleil sur nos tapis de sol…
Puis Sigurd danse avec une casserole
Le parking est plein à craquer et des curieux prennent même des photos de notre camp gitan sur fond de montagnes
Nous finissons la journée en prenant une bière là. J’pouvais pas descendre la moindre côte sans gémir de douleur.
Puis pour finir j’aperçois cet innocent commerce de carottes et de patates établi sur une roche sous un arbre, personne autour – ni vendeur ni promeneur. Quelques sacs de légumes frais, une petite tirelire en métal et un écriteau – 25 couronnes le sac de patates!
En somme, superbe superbe voyage, un souvenir pour toujours et des émotions fortes. Dur à battre.