Je suis enfin allée voir Chantal en Égypte après un an de séparation, et ça a fait vraiment du bien! C’est une ville que Chantal adore de tout son coeur, alors j’avais hâte d’arriver et voir comment elle habitait. En plus, mon incroyable amie Camille, qui était notre première CouchSurfeuse il y a quelques mois, venait de déménager en Syrie et nous avons, à seulement trois jours de préavis, organisé un détour par Aleppe aussi. J’avais tellement hâte que Chantal et Camille se rencontrent, deux linguistes voyageuses, solides aventurières sans inhibition aucune, et juste vraiment inspirantes.

Je suis donc arrivée un jour de smog inimaginable – mes premières impressions du Caire s’en sont trouvées quelque peu “brouillées”… du mal à respirer, et donc du mal à exister, tout simplement, avec tout ce bruit, toutes ces voitures, tout ce mouvement à digérer sans air dans les poumons. Voici une photo prise en plein jour… eh oui il faisait un ciel bleu en haut

Nous avons passé de super moments de retrouvailles à parler et à manger des bonnes choses, et j’ai découvert la coloc à Chantal qui est vraiment très cool. En plus nous avons visité une famille égyptienne dont un autre coloc de Chantal était amis et ou j’ai pu déplorer mon manque de connaissance de la langue arabe. J’étais aussi bien impressionnée de l’arabe de Chantal, qui nous sortait de plein de situations ou j’aurais simplement été bouche bée.

Bref ce ne fut point un sujet de photographie, mais plutôt de plaisir mental, mais les choses ont changé en Syrie – quel pays surprenant! Nous avons prisune chance en nous y pointant sans visa, mais après que nos passeports aient été fouillés une quarantaine de fois en quête d’étampe israéliennes, nous avons pu nous en sortir sans aucun trouble, outre le trou de 50$ dans nos portefeuilles.

Nous avons pris le taxi vers le vieux Aleppe, ou nous attendait cette impressionnante citadelle

Camille habite tout près de là, dans un quartier magnifique très musulman. Voici une jolie porte dans sa ruelle

Camille nous avait averti que son “appartement” (qu’elle s’était dénichée par une série de hazards seulement quelques jours auparavant) était un vrai palais, mais tout de même on ne s’attendait pas à autant.

Voici ce qui se cache derrière la porte extérieure à l’air austère – un véritable palais oui, une cour intérieure flanquée d’orangers et d’amphores archianciennes servant tout bonnement de cendriers, une disaine de pièces énormes aux plafonds hauts, une superbe cave toute en pierre aux plafonds arqués, couverte de coussins et de tapis, et une salle de bain de pacha de la grosseur de notre salon. Et tout cela pour une bien modique somme!

la chambre de Camille

Après les excitantes retrouvailles et un excellent repas dans un resto arménien avec plein d’amis français de Camille, nous avons vraiment bien dormi malgré l’insistance du imam à la prière de l’aube. Le lendemain nous avons visité l’un des plus vieux souks du monde, à deux pas de chez nous. Nous y étions accompagnés d’un copain de Camille qui travaille dans le savon d’Aleppe, apparemment très connu car extrêmement ancien et fabriqué à la main à partir d’huile d’olive et de feuilles de laurier.

Ils en sculptent aussi plein d’affaires fascinantes, comme de petits châteaux

J’étais assez surprise par la compétence générale des syriens dans la langue francaise, on s’y débrouillait beaucoup mieux qu’en anglais. Nous avons donc pu avoir quelques conversations agréables avec des gens dans le marché. À cette petite boutique nous nous sommes acheté des épices et un peu de pétaux de rose pour mettre dans le thé. On peut aussi apercevoir dans le coin inférieur gauche une sorte de Kraft Dinner version syrienne – des pates en forme de chips Ruffles additionnées d’un sachet de chose orange.

Dans la liste de mes achats syriens se trouve aussi un très beau jeu de backgammon et un long foulard en pure soie bleu tendre, d’une douceur folle.

Nous avons presque passé toute la journée au souk, et en sortant un soir tranquille et frais nous a accueilli

En chemin pour le resto cette soirée là nous avons aperçu un exemplaire très spécial de “pimp my ride”, version Jesus

Le lendemain, Chantal et moi sommes parties visiter le sanctuaire de Saint Simon/Siméon, un lieu de pélérinage pour des milliers de fidèles impressionnés devant monsieur Simon qui a passé trente ans de sa vie perché sur une colonne à cet endroit. Tout un coup de marketing, l’exploit de la colonne a justifié l’érection d’un énorme complexe de toute beauté. Nous y étions complètement seules, Chantal et moi, la plupart du temps – et c’est quelque chose qui m’a vraiment surpris de la Syrie – l’extrême peu de touristes, et, selon Chantal, de gens en général. Plus la-dessus un peu plus tard. Le sanctuaire de Saint Siméon donc

Nous avons aussi été vraiment flabbergastées par la qualité de la construction de tous les bâtiments que nous avons vus en Syrie. Malgré leur âge dépassant souvent les mille ans, toutes les formes en sont démeurées parfaites, grâce à une maçonnerie d’une précision et d’une ingénuité incroyables.

dur de choisir les photos…envoye donc une autre

Clé de voûte impeccable

plein de petits passages

et une jolie Chantal qui tourne innocemment le coin, l’air tout à fait saint!!!

Un vieux olivier hors service

et un peu d’escalade des ruines bien sûr

En nous promenant dans le sanctuaire, nous sommes tombés sur plein de panoramas vraiment beaux, la Syrie, rocheuse, à la terre rouge, plantée d’oliviers d’un vert sourd et sombre

De cet endroit, nous avons foulé la brousse pour descendre vers la route, et en chemin nous avons trouvé cette archivieille étable avec, à l’intérieur, deux rangées de petits enclos comme celui qu’on voit sur la façade. L’étable sentait le foin, et un peu plus loin nous avons trouvé quelque chevaux qui mangeaient de l’herbe syrienne

En descendant encore un peu, nous avons croisé un petit groupe de bergers avec des vaches et des chèvres, près de cette arche nowhere

Suivant le conseil de Camille, nous avons été trouver une de ces villes fantômes éparpillées ça et là dans la région, simplement des ruines abandonnées de ce qu’était avant une petite cité… Celle-ci était annexée d’un petit village que nous avions découvert plus tard en errant un peu

Quelques gens avaient choisi de s’installer en plein dedans…

à l’intérieur de la grosse”maison” qu’on voyait en arrière plan, de l’herbe et du vent

En contraste des tons rocheux, l’herbe follement bleu-verte et la terre

En marchant plus loin, nous avons abouti à un petit village avec des ruelles de terre, qui menait sa propre petite vie.

Une fille se dépêche vers la mosquée, on vient d’entendre l’appel à la prière

De retour à Aleppe, nous mangeons plein de falafels devant la grande mosquée. En pensant commander quatre boules de falafel, je me suis retrouvée avec quatre sandwich falafel pleine grandeur… Vraiment, la ville d’Aleppe a été un coup de coeur, toute belle avec ses balcons en bois ajourés, et pleine de gens super gentils et accueillants. Il paraît que la Syrie est réputée pour être austère et sévère, mais j’ai eu une toute autre impression. Si souvent nous nous sommes fait saluer au passage d’un grand sourire et un “good morning!” ou un “hello!” joyeux par des passants, petits et grands.

Le dernier soir j’ai enfin osé prendre quelques photo du marché près de chez Camille, ou les radis géants et les sacs de dattes sont illuminés le soir par des lampes à l’huile, une ampoule solitaire ou des chandelles, et ou les conversations et les autos bourdonnent doucement.

un coup de coeur de toutes mes photos ce mois ci – le petit gars! J’avais demandé une photo au monsieur du kiosque voisin, qui a posé joyeusement pour moi en échange d’un coup d’oeil sur le résultat, et le petit gars d’à côté semblait tout curieux aussi… Il gardait tout seul son kiosque. Cuuuuuute!!! Même pour moi qui ne suis habituellement pas fan des petits gars…

La journée suivante nous avons visité la grande mosquée d’Aleppe, un endroit très facile d’accès, étincelant de marbre fraîchement lavé et absolument relaxant par sa tranquillité et l’impression d’espace.

Dans une des rues non loin de là, près d’une des portes de la vieille ville

un peu plus loin nous avons trouvé une école, équipée de sa propre mosquée – ici Camille et Chantal

et un… prof?

La Syrie a vraiment été un coup de coeur, un pays enchanteur ou on se sent vraiment au milieu du monde arabe, en masse mystérieux, pas trop peuplé et vraiment gentil. Notre temps avec Camille a aussi été superbe et cette fille n’arrête vraiment jamais de m’époustoufler. J’ai hâte de la revoir!

Le retour au Caire était brutal et excitant, de nouveau les interminables claxons, les voitures, les gens, les lumières. L’air était bien meilleur à notre retour alors j’ai pu beaucoup mieux profiter de la ville.

J’ai trouvé interessant ce marché aux vêtements complètement débordé de gens et de vêtements

et cette boutique pleine de vieilles affaires

ainsi que tout ce métal, comme Chantal me l’a fait remarquer

pour m’offrir une belle vue du soir et de l’air plus frais, Chantal m’a amené dans un parc huppé d’ou on voyait bien le Caire et ou on pouvait observer la jeune aristocratie de la ville – l’entrée était payante

De sous les bamboos on voit une grosse mosquée

et de jolies broderies de silhouettes

De là, j’ai eu la chance d’entendre la ville gémir à la prière du soir, une mosquée après l’autre entamant son long appel sinueux

Le dernier petit voyage que nous avons entrepris avec Chantal à partir du Caire était pour la Mer Rouge, avec le mont Sinai comme destination finale.

Nous nous somme stationnées à Dahab, un petit endroit chillax charactérisé par un bord de mer grouillant d’endroits comme celui ci, restos ouverts vue sur l’eau pleins de tapis, d’oreillers et de centaines de minous errants.

nous avons bien sûr fait un petit détour pour faire de la plongée en apnée au Blue Hole non loin de là, un gouffre sous marin de 160 mètres de profondeur à seulement trois mètres de la plage. Dès qu’on se retrouve au dessus du trou on a le vertige et l’impression de voler par dessus un paysage insondable de corail, de poissons et de bleu.

Une pause à la terrasse entre deux plongées

Le jour suivant nous avons loué des vélos et avons roulé jusqu’à une grande lagune d’un demi mètre de profondeur, sur fond de montagnes et de planches à voile

Apparemment personne n’avait eu l’idée de traverser la bande de sable qui séparait la lagune de la mer, car nous y avions trouvé une superbe plage complètement vide

à l’eau transparente

l’air badass de Chantal sur son hardcore bike BMX tout amorti vaut une mention spéciale

Ainsi que son courage de donner de l’affection à un vieux chat plein de cataractes

Finalement, le mont Sinai – une expérience un peu weird était donné que l’ascension de nuit au sommet des dix commandements de Monsieur Moise attire des foules inimaginables. Nous étions au moins six cents à attendre le lever du soleil à six heures du matin. Mais il était bien joli

Face est

spécial paysage vraiment aride, sans un brin d’herbe

l’offre de chameaux excédait clairement la demande

Après une nuit sans sommeil, à la fête de Chantal

nous avons du la passer dans l’autobus malheureusement :) mais nous avons mangé du borsch en revenant!

un peu de végétation enfin

À ma dernière journée, nous avons enfin entrepris de rider le Nil sur une felucca – une sorte de voilier de la vieille espèce conduit par deux vieux matelots arabes. Vraiment vraiment cool!

Puis pour terminer, notre trouvaille aéroportuaire – cette femme si heureuse malgré le fait qu’elle ait des problèmes avec son sac, vous souhaite un nice trip! Un chef d’oeuvre de marketing!

Prochain gros plan – réunir Alex et Chantal dans un voyage de voile en Grèce. À faire en juin.