Après des heures et même des jours de négociations obstinées avec Sigurd et malgré les protestations de sa famille, j’ai convaincu Sigurd de faire le long voyage (20 heures d’auto!) pour les îles Lofoten, qu’on avait visitées cet été en vélo et avec lesquelles je suis tombée en amour.
Je voulais absolument les voir en hiver, curieuse de comment la neige et la lumière affectaient ces paysages époustouflants.
La première nuit nous avons conduit une disaine d’heures avant d’installer notre tente sous la pluie tout à côté de l’autoroute. Nous avons dormi comme des bûches et nous sommes réveillés dans une flaque.
Nous avons séché notre tente le lendemain dans la file pour le traversier, comme de vrais gitans, et le camion derrière fut très solidaire pour claxonner joyeusement quand quelque chose partait au vent.
Nous sommes arrivés vers neuf heures du soir à la pointe des îles la plus plongée dans l’océan et la plus pointue. C’était bon d’être de retour et plein de bons souvenirs de cet été nous revenaient à chaque virage. Par contre, le paysage nous est apparu austère et intimidant. La population des îles l’été est, après tout, dix fois celle de l’hiver à cause des touristes, et nous étions donc beaucoup plus seuls sous ces murs de roc et de neige sous des nuages bas, fouettés par le vent et le silence. Quand même, j’étais fascinée par une telle transformation et attendais anxieusement le lendemain.
Notre premier camping fut trouvé dans l’obscurité et était donc très peu buccolique. Encore tout près de la route, nous profitions du luxe d’être protégés du vent par la carcasse de notre automobile dorée.
Sigurd est concentré à superviser de la cuisson du gourmet repas en sachet.
Nous sommes réveillés par la lumière du gros soleil et nous observons de plus près notre place de camping.
Nous sommes près d’un petit village et d’une petite plage comme il y en a des milliers ici
De l’autre côté, les montagnes qui nous apparaissaient si menaçantes la veille étaient illuminées et gentilles
Nous nous lançons en route vers l’intérieur du pays, et je suis complètement éblouie par ce qui se présente à nous à chaque fois qu’on tourne le volant
Les fjords entre les îles sont à moitié glacés et l’eau est très calme
Ça nous a pris seulement quatre heures nous rendre là contre quatre jours cet été! La place est follement plus belle en hiver.
Petite baie
Petite cabane
L’après midi nous arrivons au départ de notre première aventure – une journée étincelante, et nous commençons directement du fjord, alors qu’à d’autres endroits en Norvège il faut monter quelques centaines de mètres à pied avant de trouver de la neige acceptable! Le paradis
Notre montée est un peu glacée et assez inclinée pour commencer, avec de petites boules de glace qui tombent des murs environnants à toute vitesse. Une vue spectaculaire s’offre à nous à mesure qu’on prend de l’altitude, et le soleil nous réchauffe tellement qu’on enlève plein de vêtements avec enthousiasme. Mon résultant accoutrement me vaut le nom de “Biker Mama”:
En approchant du sommet, la slush se transforme en grosse poudreuse… wow!
La fin est assez brutale et on doit la monter à pied
Le sommet est vraiment cool et a l’air d’un gâteau avec plein de sucre à glacer!
Le triomphe de Biker Mama. Checkez la belle neige!
On a les papillons dans le ventre en dévorant l’altitude bien méritée!
Après avoir consommé le tout en moins de vingt minutes, nous avons mangé une crème glacée par principe, même s’il faisait vraiment froid, puis conduit encore un peu pour tomber sur cette plage toute vierge.
Je ne sais pas si à beaucoup d’endroits dans le monde on peut se retrouver sur une plage entourés de montagnes enneigées, mais ça nous paraîssait très bizarre
L’eau a dessiné des motifs soudains
Des petites falaises de sable s’écroulent petit à patit dans le ruisseau
Étant donné le grand vent et notre état mouillé nous décidons de passer une nuit à l’interieur dans le charmant village de Henningsvaer, qui était ensoleillé et plein de touristes et de vie en août. Nous avons retrouvé un Henningsvaer déserté, plein de vent, d’odeur de poisson, de cris d’oiseaux et de bruits de chaînes des bateaux de pêcheurs accostés.
J’ai vraiment adoré l’atmosphère! C’est vraiment mystérieux et beau.
On a été prendre une marche pour visiter les poissons qui séchaient sur plein de racs un peu partout. Le poisson séché est vraiment une grande industrie dans le coin, et l’été les racs sont vides, alors ce fût assez fascinant
Nous avons vu des hommes flanquer ces poissons de 10kg au bout de leurs bras sur le rac, ça doit vraiment prendre des muscles pour faire ça toute une journée
Des cathédrales de poisson
et un beau coucher de soleil pour finir
Le lendemain on monte une autre montagne avec une très jolie vue, et Sigurd est heureux
Il y a plen de neige et c’est super joli!
En descendant du sommet pour regagner les skis
Après cet autre succès nous mangeons un superbe souper de poisson dans un petit pub
Les maisons là sont vraiment peintes de couleurs bizarres – tout noir, ou vert hôpital, ou mauve foncé, ou beige, ou, dans ce cas, rose et lilas…???
Nous nous trouvons donc un joli endroit pour camper
Et faisons un tout petit feu avec des branches et des herbes (qui sentent bon!) mais qui a été miraculeusement entretenu pour plus d’une heure par un vent de fou! Tout ce que nous avons à griller est une carotte, qui devient tiède et noire….mmmmm! Jamais plus je ne mangerai de carotte froide, pfff.
et pour déjeuner nous mangeons un DÉGUEULASSE gruyau tout collant dans lequel on a mis des bouttes de chocolat. Ceci a atterri comme du béton dans nos estomacs…
Le lendemain on s’attaque à un sommet avec vue sur la mer, et à côté du départ il y a une super belle plage polaire!
La vue est incroyable, même s’il ne fait pas si beau
Pendant qu’on monte on trouve des harfangs des neiges? en tout cas d’incroyablement cutes oiseaux blancs un peu stupides (donc encore plus cutes) et qu’on apprécie pour leur viande ici, mais moi je sus vraiment contre ça, qu’on tue quelque chose de si joli! prrrrr! Ils ont des pattes toutes douces pleines de duvet!
Sigurd arrive au sommet par la voie des airs…
C’est joli
pleine vue sur le Canada!
Wow!
À la fin, nous avons droit à un coucher de soleil “Jésus”
En conduisant pour aller chercher Alex au traversier, nous devons nous arrêter pour contempler ceci
des couleurs folles…
Et une autre plage à l’eau turquoise
Nous choisissons une place de camping vraiment sauvage
Et nous passons la pluvieuse journée qui suit à juste pêcher
Deux camarades Ouzbeks contemplent la nature d’une terre étrangère et se demandent s’il y a de la viande de mourtouk quelque part
Les roches aussi sont colorées ici
Le jour d’après nous avons encore du beau temps et on amène Alex en ski. Le pauvre avait vraiment pas l’équipement idéal pour un truc du genre, mais il a tenu bon!
Une vue folle encore une fois
et de l’autre côté, de la neige, de la neige…
Nous roulons longtemps avant de nous trouver une autre place de camping buccolique
La journée est environ une heure plus longue que quand on est arrivés ici, il y a une semaine. Ça va a une vitesse folle! La il est environ 22h
de notre “salle a manger”, une vieille fondation de maison, on a une vue sur le lac
et plein de montagnes
devenues toutes bleues à la tombée de la nuit
Le lendemain matin il pleut un peu alors on installe la cuisine dans un abri gitan. Ça fait sept jours qu’on n’a pas pris de douche et qu’on a fait plein de sport dans exactement les mêmes vêtements, alors l’expérience olfactive de la tente est très pénible, surtout pour Alex qui nous a rejoint plus tard.
Après le déjeuner, les barbares hommes font la “vaisselle”, à l’aide de paille et de vieille neige. Grr!
Avant de partir, le temps est très calme même si nuageux, et ce lac est gorgé de montagnes
encore une… c’est la même affaire mas je ne peux résister
En tout cas, un voyage époustouflant absolument à faire pour ceux qui peuvent, un paradis de ski, des conditions géniales, des paysages fous.
Ça a fait du bien de prendre une douche à la fin et de laver notre vaisselle pas dans une station d’essence, et de tout à coup se transformer de gitan sans maison à riche ingénieur dans un bureau.
That’s life!!!! :)