6088 m : Nevado Huayna Potosi

Après cette première randonnée nous avons pris quelques jours de repos en attendant le beau temps, et après un souper commun très fameux avec de la tartiflette (l’affaire qu’on fait avec du reblochon et des patates) et des kotlety russes et de la bonne salade, on est tombés vraiment malades de l’estomac, donc on a du attendre encore plus que la fièvre et les douleurs passent. Une chance qu’on a pu acheter tous les films d’Harry Potter à 70 cents chaque et les regarder sur notre grosse télé en buvant du thé de coca au lit.

Nous avons perdu de ce pas tous nos compagnons de voyage (Nick devait sortir du pays et les français nous ont abandonné par ambition – ils voulaient absolument grimper DEMAIN), mais nous n’avions rien contre un sommet en amoureux.

Armés, cette fois, d’un grand soleil et d’une belle forme, nous partons vers notre conquête

en chemin vers le High Camp nous rencontrons une poignée d’hommes et de femmes spaghetti qui ne pouvaient se tenir sur pied et qui nous disaient l’un après l’autre que cette montagne c’est un pur enfer et que ce n’est pas un voyage comme l’agence leur avait dit, mais un calvaire, et que ceux qui ont réussi à arriver au sommet n’ont pas pu sourire tellement ils se sentaient malades. Inquiets, nous les remercions, les félicitons et continuons notre petit chemin vers le camp d’altitude.

Nous sommes les premiers à arriver là-haut (les groupes guidés partent plus tard en après midi) et nous avons un bien agréable avant midi avec les guides et les employés du refuge, avec qui je bavarde gentiment pendant quelques heures en me cuisant au soleil.

Étant donné qu’il fallait se lever à 1h am pour commencer l’ascension vers le sommet, nous nous sommes couchés vers les 4h de l’après midi, après avoir mangé notre petit lunch. En nous réveillant au milieu de la nuit pour la grande aventure, nous surprenons notre belle baignée de lune et d’étoiles

Les seuls sans guide, nous partons une heure et demie après les groupes, prenant notre temps pour déguster le Déjeuner TM, de nous faire offrir un thermos par le proprio du refuge pour apporter du thé chaud au sommet, et d’arranger mon crampon hors service (merde!) avec de la cordelette.

Nous commençons la montée tranquillement et sans stress, c’est une pente très raisonnable ou il est possible de mettre un pied devant l’autre sous la musique de sa propre respiration, et nous éteignons nos frontales pour apprécier la calme grandeur du paysage devant nous – le Huayna Potosi rayonnant de neige, notre ombre produite par le demi-croissant de lune souriant droit au dessus de nos têtes, les petits points lumineux des frontales plus haut sur la montagne et les lumières jaunes de La Paz éparpillées loin sous nous.  C’est absolument fantastique.

Nous passons plusieurs groupes pendant notre montée sans pépin aucun, puis vers les 4 heures du matin une lueur rouge illumine l’horison, une grande bande rouge qui fleurit, illuminant nos derniers mètres.

Nous gravissons le dernier bout, plus apic mais pas si difficile que l’Alpamayo de la semaine passée, et nous voilà au sommet, heureux, reposés et accueillis par le premier rayon de soleil.

Nos yeux se rejouissent d’une si douce collection de couleurs

Nos uniques prédecesseurs

la vue fascinante vers là ou nous étions la semaine dernière

Sigurd à dix mètres du sommet

wow

Sigurd salue nos collègues de sommet venus d’Israel

Nous sommes très heureux et émus que tout ait bien été

c’est quand même bien pentu!

ptite Marina vraiment haut! yé!

avec les premiers rayons du soleil, tout est rose. Pour mieux voir les autres arriver, nous nous cramponnons un petit siège et nous ouvrons notre thermos de thé… mmmm. Nous souhaitons la bienvenue à tous et leur offrons une petite gorgée!

weeeee!

Vue vers le sud



il est temps de descendre, mais nous sommes les derniers à quitter le sommet

encore un peu de joie!

finalement nous faisons route vers le centre de la terre, en découvrant les magnifiques formations de glace sur notre chemin

et de belles crevasses

des arches

un vieux monsieur à chapeau sous son manteau bien chaud

sous nos pieds, la fin de l’empire de glace

quelles sculptures délicates tombent à tous les instant avec un bruit de cristal cassé

nous retournons complètement heureux au camp de base, encourageant nos successeurs – après tout, pas tout le monde se rend compte à quel point les conditions sont idéales – un beau chemin plat formé par la succession de grimpeurs, une neige bien ferme tombée la semaine passée, un temps clair même si froid, un vent très faible et un 6000 mètres accessible.

Allez tout le monde, vers le ciel!

3 Comments

  1. hey!
    je viens tout juste de tomber sur ce blog (je me renseignais pour les lofotens), et là je trouve des articles sans commentaire, c’trop injuste!

    donc, on passera sur le “wouah vous voyez pleins de choooses!”, pour enchainer directement sur d’autres compliments : bravo, les photos sont vrrrrrrraiiiiment très très très belles. d’habitude quand je lis des commentaires qui disent ça, je me dis “ouais bon c’est beau mais c’est le paysage qui fait tout!” mais sérieusement, là c’est la mégaclasse internationale.
    comment tu fais, t’as quel objectif? (je recherche toujours la solution idéale “j’ai un seul objectif pour voyager léger, mais il est trop bien et il fait tout”, pour l’instant j’utilise donc mon tamron 2.8/28-75mm mais c’est pas le genre de mec à avoir un stabilisateur, parfois c’est embêtant)

    bon, il me reste pleins de choses à lire/voir sur ton blog, alors je repasserai, mais j’espère que tu auras pu ressentir toute l’admiration, le respect et la joie dans ton coeur que j’ai voulu faire passer à travers mes quelques compliments. c’est vraiment très beau!

  2. Salut miss
    superbes photos ! com sympas ! superbes excursions , super aventures! quelle chance d’avoir pu faire toutes ces randos ! merci pour ce blog et le rêve distribué gratuitement !que la terre est belle quand les hommes ne sont pas trop présents !

  3. Pingback: Quiet is the new loud |

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