2020 km : Riders On The Storm

Le trajet Litang – Shangri La semblait déjà assez intimidant sur papier, mais un coup d’oeil sur les prévisions météo nous a vraiment rendu inconfortables : pluie et orages toute la semaine, et ainsi ce fut.

Voici le plan avec altitudes et tout le tralala qu’on a trouvé sur internet, par un incroyablement méticuleux cycliste suisse, tic tac. Un 400 km non plat!

on commence avec un temps potable pour le premier col bien joli et suivi d’une superbe descente de 15 km ou pas un coup de pédale a été perpetré. Voici la montée – asphalte bien potable!

 

 

Puis on monte vers l’aptement nommé Tuer Pass – il vente un vent fou contre nous (je ne me rappelle pas la dernière fois qu’on a eu le vent dans le dos!) et le temps se gâte considérablement

Après avoir égaré slash fait voler mes Oakleys (TRAGÉDIE j’aime mes lunettes de soleil) et contemplé la descente aux enfers du moyeu de la roue arrière de Sigurd  (probablement mal scellé avec plein de sable dans la graisse du roulement a billes) nous avons passé une nuit froide et pluvieuse en tente avant de continuer de monter des choses le lendemain et arriver à Sangdui, un mini village avec trois grosses maisons dont cet hôtel merveilleux ou nous avons payé notre chambre double avec d’impeccables draps blancs une modique somme de 4.63$ (pour les deux)

 

nous sommes arrivés super tôt avec du temps pour étudier des cartes, lire et jouer à Settlers of Catan

et dévorer ce délicieux repas également à 3$ pour le tout

 

le lendemain, encore la pluie et une belle montée sinueuse nous amène vers un autre col

à un tiers de notre conquête

brave cheval

 

deux tiers (finie l’asphalte)

 

voila c’est fait

 

au col il commence à pleuvoir à ciaux, une pluie froide à 3 C qui nous gèle les mains et les pieds et les os, et nous essayons d’attendre une heure dans notre tente vite montée, comme on fait parfois pour de gros orages courts. Malheureusement, il n’y avait aucun répit, et la pluie allait continuer pour toute la semaine, à ciaux, quasi incessante, glacée, acharnée. Bienvenue aux enfers! Je suis nerveuse car on est maintenant arrivés à notre descente de 2000 mètres, la plus grosse de tout le voyage. On avait sincèrement hâte à cette étape, 60 km à se tourner les orteils et apprécier un superbe paysage!!! Malheureusement le rêve est devenu un cauchemar – on voyait au plus à cent mètres la plupart du temps, on avait froid, les freins marchaient un peu moins avec toute cette eau et c’était plutôt stressant que magnifique. :(

 

Sigurd insiste – il faut nous rendre au fond de la vallée. Je suggère d’attendre que le pire passe – autant de pluie ne pouvait pas durer longtemps!!!

Finalement, quelques centaines de mètres plus bas, nous réinstallons notre tente et attendons une autre heure et demi. Nous avons, en fin d’après midi, finalement trouvé une fenêtre d’une heure dans laquelle on pouvait au moins profiter un peu du paysage avant que les cieux s’ouvrent sur nous de nouveau. Nous sommes époustouflés par cette beauté et cette route

 

des zigzags vertigineux tout au bord d’un précipice

F1

 

on distingue, en cherchant bien, la chaussée

 

 

incroyable

 

euh… ouais on a vu

 

 

les nuages montent à une vitesse folle et nous interdisent un panorama après l’autre

 

à mi chemin sur notre descente on aperçoit un lointain fond de vallée, un village

 

puis ça recommence pour les quatre prochaines heures, la fin de la descente étant un truc vallonneux qui nous prend beaucoup plus de temps que prévu.

 

Nous arrivons quand il fait nuit, après en plus avoir eu la surprise d’avoir un gros 200m à grimper à la fin pour atteindre Xiangcheng. Ici, complètement détrempés, puants et pas contents
fai

 

à Xiangcheng nous avons un petit débat par rapport à l’utilité de faire le reste en vélo – la pluie n’allait pas lâcher de toute la semaine et on avait 130 km sans asphalte et de montée herculéenne devant nous, accompagnés de la possibilité de prendre un autobus pour seulement 10$. Moi j’étais plus du côté de l’autobus mais Sigurd, en vaillant viking, a décidé d’y aller pour le “faith of steel, ever true” et voilà nous étions partis dans les dents de Satan.

Curieusement, miraculeusement, le premier matin, les premiers trente kilomètres, il a fait un temps fabuleux et nous avions une belle descente en plus, le long d’une belle vallée et une belle rivière. ah!

 

merveilleux

yeah

même des petits enfants

puis pour le lunch un petit nouilles ramen avec une famille trop gentille qui nous a cueilli de petites poires

 

cutes filles

papa

 

La joie fût courte : en montant la vallée, l’asphalte s’est arrêtée et le soleil aussi, et on a vu la grosse pluie arriver. Un petit village “grec” fut la dernière jolie chose qu’on a vue en trois jours

elle vient!

et la voilà

Sigurd était très écoeuré du début du déluge et peu après nous avons (miraculeusement) trouvé une place plane pour la tente malgré la montagne très abrupte pleine de forêt. On passe le reste de la clarté à lire sur la politique chinoise et manger des graines.

 

 

puis, la boue a commencé…. clairement mes pneus ne sont pas faits pour ça…

et le froid… et le gris… et le noir… et la brume…

 

ouf.

pluie…

juste pour vous dire, en ce beau jour nous avions réussi à faire 27km en 5h30 avant d’être congelés au point de ne plus du tout sentir nos extremités, et nous avons jeté notre tente à terre et nos corps mouillés dedans, et passé deux heures à essayer de nous réchauffer.

par contre on dort bien avec le bruit de la pluie

Le lendemain, on remet nos combines mouillés et on continue à monter. Monter. Boue. Pluie. Frette. Roches. Brun. J’hallucinais de bouette et de roches. Un autre virage pareil à tous les autres. Autre bouette. Autres roches. Autre brume.

on continue. Le col n’est plus trop loin, on est vraiment vraiment écoeurés. C’est comme la Hell Week des US Navy Seals. Des mers, des rivières de diarrhée couvrent le sol, on doit pousser nos vélos la moitié du temps

yen a qui conduisent pas trop prudemment

en nous approchant tranquillement du col, on commence à voir la raison d’être de toute notre misère : la dentelée chaine de montagnes qui sépare les deux vallées

j’esquisse un sourire

un petit répit dans la pluie nous fait voir de tout petits bouts de paysage

 

on pousse encore un peu

et nous voici au col! Normalement c’est un moment de relative triomphe car après on peut aller vite et arrêter de pédaler, mais dans ces conditions il était presque plus difficile de descendre que de monter. Il ne me restait plus de freins et c’était un peu impratiquable de l’autre côté du col, ce qui nous a obligé à faire la majorité de notre descente à pied.

mais c’est joli parfois

….

il y avait aussi une montagne enneignée… on s’est dit que ça devait être merveilleux par beau temps!!

des dents

tout d’un coup un peu plus clair encore

 

nous arrivons ENFIN, après le trois nuits mouillées et froides en tente à manger des petites portions de biscuits, dans un petit hôtel bizarre où nous avons tout étalé

sécher, sécher

mais il pleut toujours

La pluie a cessé, l’asphalte a commencé et nous étions aux anges!!!! nous pensions que tout soleil s’était éteint sur la terre pour toujours…

Yosemite style

à la fin de notre dernier col!!! wouhou

wow

bonheur

oh que oui

 

et une descente de 30 km faite au paradis sur une asphalte posée en 2010!!!!!!!!! ahhhh, bien mérité!

 

dernier hôtel avant Shangri La ressemble à un asile car presque tout le village est déserté pour une raison quelconque. Une spécialité de la cour était ce tournesol géant

 

et cette plante dans notre chambre

 

Finalement, tout dernier col

et la descente vers Shangri La est une course folle vers la liberté – deux heures au dessus de 30 et nous voilà avec nos amis – notre hôte CS de Guangzhou qu’on adore!!!!

Tout est bien qui finit bien

 

Nous partons demain pour la Tiger Leaping Gorge avec un gentil Suisse rencontré ici – le gros des montagnes est terminé et nous descendrons tranquillement vers le Laos. Des guerriers, tel que désiré par Sigurd!!!

Joie et célebration fut en règle avec Cornelius et son frère la soirée de notre arrivée, et une étape est franchie.

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