Ma ruée vers l’ouest a continué avec Simon, qui avait aussi un peu de vacances en extra et qui accepta ma proposition d’aller observer les parcs nationaux du Sud-Ouest Américain en disposant de beaucoup plus de parcs que de jours. À la suite de plus de deux heures de planification de voyage, nous nous sommes retrouvés dans un Greyhound à destination de Plattsburgh pour aller y prendre un avion pas cher de Allegiant Air (seulement 250$ l’aller retour!) vers Las Vegas. Les inconforts résultant de cette décision de matante Marina ont été l’heure passée dans l’autobus Greyhound à ne rien faire à la frontière (sauf télécharger goûlument des choses sur le iPad de Simon pour profiter des derniers mètres du service de Rogers) et l’heure de marche que nous avons effectuée à Plattsburgh pour nous rendre au dit aéroport, qui fût toutefois ponctuée de cupcakes délicieux et de citoyens qui nous saluaient. Une fois à Las Végas, nous nous sommes excités des machines à sous dans l’aéroport, et nous avons embarqué dans notre beau char loué, conduisant dans la nuit direction camping obscur à une trentaine de kilomètres de Végas. Il y faisait tellement chaud que nous avons opté pour le setup “bobette en moustiquaire” pour la tente tout en ayant une petite pensée pour toutes les tarentules qui pouvaient nous dévorer pendant notre sommeil. Nous nous sommes réveillés tout nouveaux dans la lumière orangée d’un matin chargé d’orage, et avons commencé à nous familiariser avec notre nouveau milieu. Il était très tôt et la pluie venait de passer, et nous avons pris une route qui nous semblait bonne pour atteindre Zion, notre première destination.
À notre grande fascination, nous nous étions ramassés dans un très bel endroit cette nuit là sans pourtant nous en douter. Voici ce que le lever de soleil nous réservait:
comme dans nos rêves les plus fous, de la terre rouge, et, comme dans mes rêves les plus fous, un vieux buisson sec pour toute végétation
Pour surenchérir encore un peu, il y a eu des nuages pour couvrir les sommets ainsi qu’un petit arc-en-ciel et des spots de soleil
Look du matin de Momon
Si vous en étiez un jour à trouver inacceptable de devoir faire un compromis entre la toilette et l’escalade, il vous faudrait déménager ici
…
À chaque heure, le paysage changeait un peu de couleur
jusqu’à temps qu’on arrive au Utah, Life Elevated! On s’est senti chez nous s’a quinze nord. Nous avons aussi tout de suite été impressionnés par la quantité incroyable de sortes d’églises, dont la plupart évidemment étaient mormonnes. Nous avons aussi découvert avec tristesse que les mormons ne vendaient pas d’alcool dans leurs grosses épiceries à grande surface, et nous n’étions pas assez motivés par la fameuse Polygamy Porter pour aller dans les magasins spécialisés. Résultat – de tout notre voyage nous n’avons bu que deux bières chacun.
Le visitor info du Utah était incroyable et a été une source de cartes et de petits livres gratuits plus colorés et instructifs les uns que les autres. Nous avons vite fait de trouver Zion.
Zion était rouge et nous a accueillie avec un grand manque de camping. Nous avons du nous rabattre sur un camping privé non loin de là, ou nous avions accès à une douche qui fonctionnait avec des jetons placebo que nous nous sommes procurés avec grand effort. En effet, à l’échéance des cinq minutes allouées par le jeton la douche continuait de plus belle. J’ai senti une frustration qui m’a fait rester sous la douche par dépit pendant au moins un autre dix minutes.
Au réveil, nous avons pris le petit autobus pour aller explorer le tout Zion.
N’étant pas au courant de la randonnée des Narrows qui est apparemment la plus spectaculaire du parc, zigzaguant dans un étroit canyon, nous n’avions rien planifié pour nous outiller autre que des tomates et des tranches de pain. Nous nous sommes donc contentés d’une petite marche et d’un petit tour d’autobus.
ça ne laissait pas trop à désirer, tout de même
Rouge!
Rouge!
Falling rocks. Standing sucks.
Un Momon un peu plus diurne
Pour notre plus grand plaisir, plusieurs randos de Zion se déroulaient sur un petit sable tiède et fin, ce qui nous a permis de nous libérer de nos chaussures
la mare avait l’air invitante mais il était interdit de nous y baigner
Voici une falaise!
Simon le beach babe
Le lendemain matin nous sommes partis aux petites heures pour grimper le Angel’s landing, probablement la randonnée la plus célèbre du parc à cause de sa finale vertigineuse sur une arête très exposée. L’ascension commence par une couple de switchbacks que nous dévorons en trois bouchées, habillés et chaussés léger. (photo Wikipédia et apparemment Tanya)
Le dernier demi-mille vertigineux de cette montée est recompensé par la rencontre de ce très vieux pin courbé
et une vue grand luxe sur toute la région
un petit aperçu du merveilleux accès périlleux qui aurait été délectable de gravir nu-pieds. J’étais en ptite robe, et j’étais probablement la première de la journée à faire acte de présence sur le sommet, toute excitée!!
les canyons, c’est beau!
d’autres définitions de falaises
Simon se repose sur le rocher des veuves, ou les réticents de la stressante arête attendent leurs amis
autre vue de la montée
C’est la stratosphàre
Le roc est tout indiqué pour prendre des photos Peur Maternelle
Momon négocie le terrain glissant avec grande concentration
un petit suisse insupportablement mignon. Et un cactus à côté.
J’aime les roches.
Nous sommes profondément mystifiés par la survie de cet arbre.
partout des gros murs
et des petits sapins sur fonds de textures – juste ce qu’il faut de végétation à mon goût.
Cet arbuste nous a fascinés par sa peau bourgogne semi-présente
J’aime les roches
En fait tout cela semble propice à l’escalade
tout comme ces parois commanditées par Métolius
bien sculptées
c’est dur à croire que ceci existe naturellement et certainement il faut retourner grimper là
je me pointe à la sortie d’un trou dont l’entrée se trouve non loin de là
Zion n’admet pas de voitures à l’intérieur du parc national afin de le garder plus paisible, et met une navette gratuite au biodiésel à la disposition des visiteurs, t’entends la Sépaq, elle roule du lever au coucher de soleil et offre des panoramas potables.
oui
…
…
…
…
…
vers midi, on quitte Zion pour se diriger vers Bryce Canyon dont nous ne savons rien. Simon conduisait vaillamment dans les interminables virages en épingle alors que j’exprimais ma satisfaction par rapport au paysage.
textures!!!
textures + cactus!
…
vieille meringue
bivouac des dieux
vieille meringue punk
…
en arrivant au centre d’accueil de Bryce, nous voyons des boys for rent inclus avec ce RV. Ils ont franchement l’air de vouloir sortir de là, surtout en apercevant les salutations enthousiastes de Simon, mais ils ne retrouveront probablement jamais l’air frais.
vieille station d’essence
le pictogramme de douche qui, selon moi, maximise une fois pour toutes le ratio simplicité/niveau de plaisir exprimé par l’image. Le bonhomme a juste l’air d’être au paradis de se doucher avec toute cette bonne eau. Ah.
Autre cas de survie improbable.
Je savais pas à quoi m’attendre de Bryce Canyon. Je pensais que ça allait être comme le grand canyon mais en plus petit, ou en plus gris. C’est pour ça que quand j’ai vu ça j’ai crié des onomatopées dans les oreilles de Simon pendant d’interminables minutes. Non. Non. Non. Oh non. Non?? Non!!! What? Wow. ah wow. ah non!!! Gaaah. Wooo. Meeeek?
….
Whaaaaat? wow.
C’est rose! C’est pêche! C’est blanc! C’est cute! C’est elphe! C’est château! C’est gâteau! C’est Uranus!
Yé! Yééééé! Yé! Non!!?? Whaat?
Les dégradés de couleurs
Les orages qui passent toujours non loin de là
des tourelles
des doigts martiens!
des porterelles de Mordor magiques
des chats et des belles dames du 18e siècles avec des beaux collets. Des trolls des monstres, des figures d’échecs
Check les roches, dis je. Check cette épinette, dit il.
Waw!
Des tunnels! des passages! des trous! des tours!
Des tours
Un arbre de monsieur Myagi
Un arbre qui a décidé de voir du pays. La végétation ici est vraiment persévérante!
joie! nous avons parlé et parlé et parlé pendant des heures durant en marchant. L’économie, la végétation, les Faninis, les vikings, les caméras, les sujets de la société. Vive Momon!
on est arrivés du fond du gouffre en bas
arbre
le lendemain matin on décide de faire des pancakes dans l’endroit ou tout le monde attend le lever de soleil. Ça fait maintenant 3 matins qu’on se lève pour le lever de soleil et qu’il ne sort des nuages que vers le milieu de la matinée, alors on passe beaucoup beaucoup de temps à manger nos pancakes et à boire notre café de façon ostentatoire devant tous les gens jaloux.
autres orages
pas pire brunch spot
arbre
au dessus de toute cette roche ajourée on trouve un plateau parsemé de fleurs sauvages et d’une énorme épinette
encore un exemple de végétation hardcore
yes
Orange!
…
…
waaaht? wow. non!
Un chat doudou!!
…
l’orage s’en vient. on aperçoit le sentier dans le coin inférieur gauche: tout petit!
…
twist, twist.
…
….
…
le paysage juste un peu derrière n’a plus rien à voir avec la merveille orange sous nos pieds
quelle belle journée!
…
les rayons fuyants du soleil qui se cache entre les nuages d’orage
Après s’être extasiés devant Bryce pendant plus de 24 heures et y avoir randonné tous les sentiers existants, nous étions prêts pour notre prochain parc national. Nous avons donc repris la route comme je les aime.
La dame au centre d’accueil du Grand Staircase – Escalante NP, ou on aurait trouvé des paquets de beaux canyons étroits comme une rue de Venise et sinueux à souhait a un peu ri de nous quand on lui a demandé de quoi ça avait l’air dans son parc national. Apparemment les canyons peuvent se remplir en quelques minutes à l’aide d’un des orages qui se promenaient tout autour de nous, et que l’accès est pour le moment limité aux très grands 4×4 à cause de la boue. Nous avons donc mis une crois la-dessus (manquant par le fait même l’occasion de voir trois parcs nationaux en une journée) et nous avons mis le cap direction Arches, en traçant à travers les orages.
Les gros nuages en enclume nous encerclaient de tous les côtés
Les textures nous accompagnaient à travers tout ça
La végétation est restée modeste
Notre beau véhicule
Les orages jouent avec les couleurs
et c’est alors que s’est réalisé, grâce à la coopération hors pair de Momon, mon rêve de visiter la seule ville de Sigurd au monde (à ce que je sache), dont les 200 habitants mènent une petite vie tranquille au fond de l’Utah. On a fait un petit détour d’une centaine de kilomètres pour voir de quoi ça a l’air.
Malhereusement il se faisait nuit, et on s’était dit que la ville de Sigurd saura nous agréer d’un bon steak, ce qui fut faux; nulle part dans les environs nous n’avons vu de village qui soit assez gros pour accomoder ni camping, ni resto. Nous avons finalement abouti dans un Denny’s deux heures plus tard, et couché dans un RV parc sur le bord de l’autoroute.
et le lendemain matin, nous avons tracé jusqu’à.. Arches National Park! Simon a pu y photographier un RV Airstream de ses rêves, objet design de désir
Simon callait les lookouts et moi mon devoir c’était de crier “OUIIII” ou “NOOOON”. Certains de ces lookouts étaient d’une très grande qualité
et les tables de piquenique y avaient des graffitis graphiques
Je pose à l’ombre du joli arbre
La route est droite et pleine de trucks longue distance, et nous nous sentons à l’aise au point de faire un peu de vitesse. Un gentil beau et cool state trooper nous arrête et me fait baisser ma vitre du côté passager, après quoi on rit un petit peu et on dit wow on visite les beaux parcs c’est tellement joli et on s’excuse d’avoir fait un peu de vitesse, et il a été d’accord avec notre caractère frais et mignon et nous a laissé partir sans contravention. La vie est belle!
comme dans les films
Local melons!!! Même si les environs n’avaient pas l’air trop fertiles, nous avons acheté des melons à cette famille qui cultivait des variétés innombrables du fruit
The best thing about being a woman, is the prerogative to have a little fun – Waw, I feel like a woman. Melons!
Puis on arrive a Arches!
Il y a plein de roches
Encore un fois on est légèrement chaussés et en petite tenue
des canyons
Landscape Arch
Roche en équilibre précaire
quelle joie
et en petite tenue
…
Wow! Double Arch
des petites prises métolius, mais difficile de s’y rendre!
La plus belle vision de la journée
Sous la Landscape Arch
Des couleurs vertes!!!
plus de petite tenue, et il fait bon et chaud
La spectaculaire montée vers la Delicate Arch, qu’on a décidé de faire à la course contre la montre parce qu’on voulait voir le coucher de soleil sous une autre arche un peu plus loin. Une manière un peu spéciale d’apprécier la nature mais nos coeurs de champions étaient stimulés.
Momon
,
et voilà la fameuse Delicate Arch avec un gars qui court vers son dessous. Il y avait vraiment beaucoup de gens et le comportement éthique général suggérait de ne pas encombrer les photos de tout le monde par la présence de sa personne pendant trop longtemps, alors les gens polis faisaient des petits sprints aller retour sous l’oeil nerveux d’une centaine de Kodaks.
Ensuite illico vers le char, partons le moteur et bravons la sinueuse route vers le Window Arch, ou les derniers rayons de soleil s’éclipsaient déjà
Turret Arch
…
encore des nuages d’orage qui mijotent au loin
Le lendemain nous faisons un assez long bout de route en direction du prochain parc, Canyonlands, dont encore une fois nous ne connaissons rien. Ce parc est vraiment plus grand que les autres que nous avions visité avant, et a seulement deux points d’accès – les deux assez reculés mais un vraiment plus creux que l’autre, ce qui en fait un parc généralement assez peu visité par les champions de la vitesse de visionnement.
C’était, à ma surprise, mon endroit préféré de tout ce qu’on a visité pendant ce voyage, à cause de la grande solitude qu’on pouvait y ressentir et l’intensité du sentiment western, et l’impression que Lucky Luke ne doit pas être loin de là.
Pour le lever du soleil (on s’est levés avant 6h à tous les jours du voyage, au grand étonnement de Sigurd et au désespoir intermittent de Momon) on a couru jusqu’au Mesa Arch, fameuse pour son illumination spectaculaire par les premiers rayons du soleil. Il y avait donc vraiment beaucoup de gens qui étaient entassés autour de là, malgré l’air solitaire et aérien de toutes nos photos. Click click click click click click click ininterrompu pendant que le soleil faisait son petit chemin vers l’horison.
Mais c’est ben beau!
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ensuite on est allés se promener non loin de là et c’était merveilleux
sur le dos de la Baleine, on était seuls
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Ensuite de cela, on a décidé de faire la Syncline Loop Trail, une randonnée de 13 km cotée très difficile à cause de la difficulté de trouver le chemin et de la nécessité de grimper sur des grosses roches instables dans la grande chaleur et le grand isolement.
Nous n’avions pas du tout peur de cela et avons encore une fois entamé la chose légèrement vêtus.
C’était très aride
Et Momon luisait au soleil tel une étoile
Le répérage du sentier était une activité amusante
Parfois ce n’était pas clair
et il fallait regarder autour de soi
nous n’avons croisé personne
Au fond du gros cratère nous étions sur une planète inconnue
et trouver le chemin pour le remonter n’a pas été facile. Heureusement Momon faisait régulièrement sa B.A. en montant des inukshuks partout partout
la végétation je l’aime comme ça
et remontés!
orages, canyons
une fois cette marche complétée, il nous restait l’après-midi pour nous rendre de l’autre côté du parc en sortant et en repassant par Arches, ce qui était un bon trois heures de route. Nous sommes donc arrivés deux heures avant le crépuscule dans ce paradis western.
Nous avons choisi une marche au hasard, en essayant de nous rendre le plus creux possible dans ce labyrinthe de roches fascinant
les textures et les formes changeaient à chaque tournant
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ici on se sent un peu au bout du monde
j’aurais aimé passer plusieurs jours dans cet endroit magique dont les recoins sont tous différents l’un de l’autre. Il parait qu’il y avait non loin de la un labyrinthe de canyons.
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!!!
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les derniers rayons du soleil, personne autour et silence total
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Merveilleux, merveilleux merveilleux, total coup de coeur inoubliable. Nous avons passé l’après midi et la soirée seuls, et ça faisait changement des hordes de la veille à Arches. Nous avons eu un peu de stress en revenant à la frontale dans un paysage qui, dans la noirceur, n’est pas très facile à distinguer, mais tout s’est bien passé – la journée fut pas mal sportive avec plus de 35 km à pied.
Le lendemain fut une gâterie pour Momon qui avait envie de stimuler son cerveau par de l’architecture et l’histoire et l’art et des choses faites par l’humain, et nous sommes passés dans le Colorado, ou nous avions sous la main le parc national de Mesa Verde. Ce site renferme les ruines d’habitations Anasazi juchées dans les flancs de canyon et vieilles de 1400 ans mais encore en excellent état, étant donné la qualité extraordinaire des constructions.
apparemment les Anasazi étaient des petits génies de l’escalade, dont témoignent les petites prises dont ils se servaient pour se déplacer d’une pièce à l’autre, maintenant remplacées par des échelles pour faire visiter les touristes.
Ces demeures étaient extrêmement difficiles d’accès pour les étrangers, ce qui aidaient les habitants à protéger leurs réserves d’eau, très rares dans la région.
en effet, la grande porte d’entrée du village vous est ici présentée par Momon, qui illustre la possibilité de se faire harponner à partir d’un petit trou dans le toit, ou un garde était présent en permanence dans des temps de sécheresse
Cette même journée nous avons pu relaxer en mangeant une bonne sandwich dans un café tout fait pour Momon et Fanny car possédant le wifi pour la communication conjugale, un joli jardin et des sandwich bio et du bon café, puis nous avons fait notre lavage dans une buanderie à grande surface impressionnante renfermant plus de 10 sortes de machines, et nous avons fait notre épicerie pour la fin du voyage. Le lendemain nous étions donc fin prêts pour entamer le chemin vers le Grand Canyon en passant par les étendues sauvages des territoires amérindiens du nord de l’Arizona. En effet, ce no-mans land désertique a été annexé aux États Unis tout récemment en 1912, et seulement 15% de son territoire est privé, le reste étant occupé par les réserves amérindiennes et les parcs nationaux. On est même passés par Kayenta, un village de natives cool et un peu broche à foin que notre livre nous a décrit comme (et je paraphrase assez fidèlement) “endroit triste dépourvu d’âme et de choses à voir qui ne vaut pas la peine d’être visité à moins d’être un gros cave”. Impressionnés par une telle haine, nous avons bien fait d’arrêter là pour un café dans une espèce de grand tipi appelé le Blue Coffee Pot (non loin de la Lamb Of God Pentecoastal Church) car non seulement nous avons pu y voir plein de familles amérindiennes dans le feu de l’action un matin de weekend, mais la serveuse nous a flanqué nos cafés dans les mains en refusant de nous charger.
La mythique Monument Valley
…
j’imagine que c’est un arrêt d’autobus
Puis, on est arrêtés par la ville bizarre de Page, fourmilière à touristes venus voir le fameux Antelope Canyon qu’on voit dans vos wallpapers Windows – tsé l’espèce de tunnel étroit et ondulé éclairé par un mince rayon de soleil qui réchauffe la scène d’un rayonnement chaud et mystérieux. Cette expérience nous aurait soulagé d’un gros 90$ en plus de nous exiger une grosse partie de notre journée, et nous avons poursuivi notre chemin afin d’accélérer notre arrivée au Grand Canyon, dont nous avons choisi l’isolée rive nord. Nous avons quand même été impressionnés de découvrir l’énorme lac artificiel Lake Powell, qui est un réservoir hydroélectrique renfloué par le grand fleuve Colorado et qui abrite un gros resort avec une marina et tout le tralala, attirant à chaque année plus de deux millions de visiteurs.
Notre activité au bord du lac Powell a été de manger le bon melon de la Melon Mama mentionnée plus haut
mmm
Faire du char cette journée la en particulier était une heureuse coincidence parce qu’il faisait 37C, et à chaque fois qu’on rentrait dans l’auto climatisée après une escapade dehors on poussait un gros soupir de soulagement, nécessitant quelques instants pour nous remettre le cerveau en marche et arrêter de suer comme des porcs. Le seul arrêt hormis le lac Powell a été le Horseshoe Bend, une vue assez spectaculaire du fleuve Colorado
oui maman
Nous sommes arrivés au Grand Canyon à la tombée du jour après avoir monté longtemps vers un énorme plateau vert et boisé, rappelant un peu l’Angleterre. Ce paysage étrangement campagnard qui nous a entouré pendant une bonne heure de conduite était déchiré soudainement par le trou béant et stratifié du canyon, que nous avons pu monter voir juste avant que le soleil disparaisse.
Le Grand Canyon Lodge était une construction vieille et spectaculaire, qui respirait le rustique le plus luxueux
Notre entreprise du lendemain était des plus ambitieuses, car nous avons décidé de descendre 1800 mètres en 23 km vers le fond du Canyon, puis de remonter 500 mètres en 12 km jusqu’au camping en partant à midi (après avoir obtenu notre permis de backcountry auprès du ranger du parc), et le lendemain de remonter les 1300 mètres restants pour retourner au North Rim, totalisant presque 50 km en deux jours par une chaleur cuisante. Il aurait été pas mal moins long de simplement traverser du North vers le South Rim en passant par le fond du canyon, mais ça aurait exigé une logistique d’automobile extrêmement compliquée et dispendieuse, alors nous nous sommes lancés dans l’aventure avec notre traditionnelle bonne humeur et petite tenue. Tout d’abord, notre spot déjeuner
C’était très beau!
on peut apercevoir l’autre rive du Canyon au fond de la photo
énorme
un petit aperçu de la trail
nous avons été chanceux d’avoir eu une journée assez nuageuse en mi-journée pour nous protéger des températures extrêmes de l’après-midi tout en nous épargnant la pluie et la brume. Il a quand même fallu boire beaucoup.
J’ai reçu beaucoup de compliments sur ma robe de randonnée de la part de tout-de-Columbia-vêtus
des roches de plein de couleurs!!!
Momon s’extasiait devant le plant de yucca dans son milieu naturel. On voit dans le haut de la photo notre point approximatif de départ
On s’enfonce toujours plus profondément dans les dédales du gouffre
Certains arbres veulent vraiment pousser malgré des conditions peu favorables
Nous avancions avec un excellent rythme, et un gars qui remontait nous a dit qu’on n’en avait que pour une petite demi-heure jusqu’au cold beer. Tout excités, nous avons marché goulûment pendant une demi-heure et espérions de voir la cold beer nous sauter dessus à tout moment, mais malheureusement le maudit monsieur avait grandement sous-estimé le temps de couvrir sept kilomètres, et une heure plus tard nous sommes arrivés au Phantom Ranch simplement pour découvrir qu’il était fermé et que la cold beer devait être remise au lendemain pour notre retour. Déception!!!!
Mais nous étions quand même très heureux de fouler la plage du Colorado River, un excellent accomplissement mais avec encore 12 kilomètres de montée devant nous et le soleil qui se faisait très bas
un champ de cactus a contribué à notre bonne humeur post-barre tendre
et, en un rien de temps en marchant comme des Terminators nous nous sommes rendus à destination. En une semaine j’ai complètement usé la semelle neuve de mes Birkenstocks qui étaient, je l’avoue, pas faits pour un tel usage. Nos priorités étaient à la bonne place avec notre campement des plus minimalistes – une feuille de papier alu et un brûleur. Pas de matelas, pas de sac de couchage pour Momon, pas de froufrous, mais un demi-litre de vin et un bon petit souper. J’ai essayé de faire un oreiller de mon Camelbak mais c’était pas fait pour ça non plus et ça a un peu coulé alors j’ai utilisé mon bras au lieu. À ma grande surprise, on a bien dormi!
Au lever du soleil le lendemain nous avons joggé jusqu’au sommet du Canyon vers le gros lunch au lodge
on a croisé une dame ben jasante qui nous a parlé de plein d’affaires en plus de prendre une photo de nous qui étions contents contents contents
des roches de couleur
Le lunch célébratoire au lodge était merveilleux
quand nous sommes retournés dans l’auto avec le cap sur Las Végas, une grêle énorme nous a frappés. Tout le monde était arrêtés, avec des grêlons gros comme des pois chiches qui nous tombaient sur la tête
Étant donné que nous sommes partis un peu avant midi, nous croyions avoir le temps de voir quelques trucs en plus, mais la distance à couvrir jusqu’à Vegas a exigé plus de temps qu’on pensait. Nous sommes arrivés à la tombée de la nuit
avec les truckers
traçant le désert jusqu’à la grosse ville illuminée sans bon sens
Nous sommes débarqués dans un hôtel au hasard presqu’en crissant des pneus, dans une course contre la montre pour retourner l’auto à l’aéroport. Après avoir payé le double du prix normal de l’hôtel si on l’avait réservé en ligne, nous avons vidé l’auto des vestiges de notre voyage en moins de dix minutes en n’oubliant absolument rien (!) et nous avons retourné le char en crissant des pneus avec seulement quelques minutes de retard. Après avoir fait nos bagages pour reprendre l’avion très tôt le lendemain matin, il était 23h et nous avions un tout petit peu de temps pour aller découvrir Vegas. Nous avons donc bu notre Polygamy Porter importée de l’Utah et nous nous sommes lancés dans l’observation passive de la ville-débauche.
notre hôtel et l’efficacité énergétique font deux
dans cet hôtel il y avait des boutiques de bijoux et une chapelle de mariage évidemment, ainsi qu’une La Ronde complète
Tout est weird à Vegas! Arriver ici en plein samedi soir après d’abord avoir bien ressenti le désert aride qui l’entoure à des centaines de kilomètres à la ronde, c’était surréel. Des lumières, de la musique disco qui sort des roches artificielles sous les palmiers artificiels sur toutes les rues, des gens de tous les jours déguisés en robes de bal, rayés noir et blanc, en paillettes, en chapeaux haute forme ou en talons gratte-ciel, tenant à la main des gros mètres de bière fluorescents et zigzaguant entre les bars et les grandes tours hôtelières et les fontaines et les casinos et tout clignote brille et sonne.
boum boum boum boum boum
Les partys lounge avec plein de minijupes… tout ça nous était tellement extérieurs vu les plusieurs jours que nous venions de passer seuls en nature, mais nous avons rapidement senti toute cette folie commencer à nous imbiber, et nous pouvions facilement voir comment il peut être grisant de rester ici, dans ce tout-permis loin de tout, white trash, cheap, néoné, pendant quelques jours juste pour laisser libre cours au n’importe quoi stéréotypé en plastique rose.
Nous sommes repartis le lendemain avec l’impression d’avoir voyagé pendant un mois tellement on a vu de choses et couvert du pays. J’ai envie de retourner à Bryce par une semaine d’hiver à la pleine lune, et de retourner au Colorado pour y voir des montagnes, et à Zion pour y grimper, et ma folie de l’Ouest ne fait que grandir. Merci Momon pour ta merveilleuse compagnie :)