Depuis le début de l’été, il arrête pas de faire beau. À toutes les fins de semaine, même s’ils essaient d’annoncer de la pluie, le temps est fabuleux, et pour la St-Jean j’ai pu, contrairement à Sigurd malheureusement, avoir une fin de semaine de trois jours en prenant mon lundi de congé. Alors que Sigurd partait à destination de Burlington pour faire de la voile avec un autre ami, j’ai jeté pêle mêle quelques fringues, un bout de fromage et ma caméra dans un sac et j’ai embarqué sur ma banquette arrière habituelle à bord du char de l’être cher, avec sa soeur Sophie à destination de la maison familiale au Saguenay!
C’est la première fois que j’y allais l’été et c’était sûr que ça allait être merveilleux. Nous sommes arrivés de nuit après six heures de route et maman Leclerc m’a installée comme une reine sur le lit douillet du bureau qui m’était déjà connu. Le lendemain elle nous a concocté un joli itinéraire qui nous amenait vers une super vue du fjord, et au lieu de faire -35 C comme les fois précédentes il faisait +25 C et une journée radieuse propice à la crème solaire qui sent bonne.
J’aime ça les marguerites!
Comme on s’est couchés tard, on s’est levés tard et on a croisé Georgette au début du sentier alors qu’elle redescendait, et elle nous a sauvé des nombreux moustiques de forêt en nous fournissant son flacon de chasse-bibittes. On est chanceux!
On monte tranquillement dans la forêt qui nous envoie des bouffées sucrées d’épinette chaude et de terre et de mousse, sur un petit sentier ponctué de points de vue toujours plus hauts sur le fjord et de… balançoires. Yeeehaaaaaaah!
Ceci épitomise la randonnée québécoise dans le psyché des québécois
Il fait chaud et ça sent bon et il y a des papillons
et même un gros champignon québécois
Nous trouvons, au bout d’un petit sentier marqué “Cul de sac” avec une pancarte de signalisation routière, la place parfaite pour se baigner. L’eau est parfaite et légèrement salée et une sandwich nous attend.
Gouy médite dans la chaleur
Sophie a oublié son maillot mais pour ne pas scandaliser son frère elle se revêt les fesses d’un stylé bandana
À la grande horreur de Gouy qui abhorre ces insectes, un papillon géant trouve que c’est le fun du bleu ciel sur lequel on peut se poser
Au sommet, c’est le bonheur
C’est le fun d’être en santé
Les Bégin
Et le fjord l’été c’est beau!
Il y a des plantes le fun que je n’ai jamais vues avant, et même des iris qui poussent partout!
avenue des Pins
plein de balançoires dont on ne saisit pas toujours le mode d’emploi
et belle lumière lime dans la forêt
En sortant du sentier, on se dirige en direction de la fameuse fromagerie Boivin ou il se trouve la source du fromage en crottes qui fait squick squick le plus frais de l’univers. Nous filons toutes vitres baissées, avec le vent qui nous sèche en ouragan les cheveux mouillés de nos nombreuses baignades, et il y a des champs verts avec des tracteurs qui font leurs guimauves et ça sent la ferme et il y a de jolies petites maisons et des collines vert tendre.
Enfin rendus
Ils avaient même de la délicieuse crème molle
On s’entend plus penser quand on a ça entre les dents. SQUICK!!!!!!
La soirée passe à relaxer sur la terrasse avec les parents et les 3/5 des enfants Bégin avec un verre de blanc en attendant de délicieuses côtes levées au gril, avec des patates. C’est tellement beau ici l’été, il y a un jardin magnifique et une grosse vue sur le Saguenay à partir d’un choix de balcons
Il y a des grosses roses dans toutes les cours
on est ben!
…
Le lendemain nous nous levons tôt pour accomplir une autre idée géniale de Georgette, qui est de sortir en kayak sur le fjord à partir de l’Anse St Jean avec un guide pour éviter les imprévus de courants et de marées. Les bateaux qu’ils ont sont tous flambant neufs, étincelants et racés – la grande classe. En plus, on a encore une journée parfaite avec une eau calme et un ciel bleu. On tranche l’eau à une vitesse folle avec ces beaux bateaux et ces belles rames, et Gouy se sent tellement en communion avec son embarcation qu’il se proclame centaure homme-kayak.
c’est parfait
…
Les trois centaures en action
pleins de joie
Le guide nous montre qu’on peut faire des mauvais coups à ses voisins en leur pompant de l’eau dessus, et il nous perd immédiatement Gouy et moi parce qu’on a chaud et qu’on découvre que se pomper l’eau dessus c’est le plus grand plaisir qu’on peut faire l’un à l’autre à ce moment précis. Les autres étaient rendus loin devant alors qu’on a découvert qu’on pouvait aussi se pomper l’eau directement dans la face. C’est hilarant!
HIHIHIHIHIIIIIII WOW!! C’est salé! C’est surprenant! C’est beaucoup trop d’eau et on s’étouffe avec! On vise mal!
Amitié…
Après une heure ou deux on a la chance de se frotter un peu aux falaises du fjord. On voit tellement de caps au loin et on a vraiment le goût d’y aller. En fait je veux jamais que ça s’arrête. Je veux aller au bout du fjord et dans le fleuve et jusqu’à l’océan! Mais on a une sortie de trois heures, et je n’y connais rien.
Nous faisons les rebelles dans un coin en mangeant plein de pommes et moi, un petit ziploc de patates pendant que le guide explique des affaires géologiques.
C’est beau!
…
Les autres
Et l’homme-kayak
Je suis au paradis car je réalise mon rêve d’enfant – qui eut cru qu’un jour je passerais d’un petit appartement moscovite au plein milieu du fjord du Saguenay
joie
…
…
J’ai même pu me risquer à faire des manoeuvres épeurantes telles que se renverser volontairement et de survivre à cela, ce qui à ma surprise était vraiment facile.
À la fin de cette activité on a encore fait un tour de machine merveilleux dans une belle lumière d’après midi à voir les Monts Valins filer au loin, tout bleus. Et d’autres monts.
Incroyablement il y avait dans le congélo une caisse de sandwich à la crème glacée que nous avons goulûment dévorés tout au long du weekend incluant pour déjeuner. Après un autre bon souper dans la cour, Gouy et moi avons enfourché les beaux vélos des parents pour un petit tour dans la fraîcheur de la nuit pour aller voir un peu Chicoutimi, se promener dans le vieux port, manger une crème molle à la crèmerie qui était pleine à craquer malgré la rue déserte et boire une pinte à la microbrasserie. Le tout a été couronné par l’ascension glorieuse de la côte la plus apic de Chicoutimi, ce qui n’est pas peu dire.
À ma grande joie, mon rêve d’enfant (française cette fois ci) allait continuer car le lendemain Gouy et moi avons pris la route de Tadoussac, qui longe la rive du gigantesque fleuve St-Laurent, pour rentrer à Montréal. La route de Chicoutimi à Tadoussac s’avère magnifique, parfaite probablement pour le vélo – impeccablement lisse, vallonneuse, déserte et pleine de belles choses. Nous agencions le tout, encore une fois le vent dans la face, des grands hits des Scorpions accompagnés d’un orchestre symphonique qui rockait complètement nos âmes à grand volume.
La belle route
Nous avons encore une fois opté pour un plan Georgette, qui nous a recommandé le mont Adéla Lessard à Tadoussac. La randonnée nous a exténués un peu à cause de la grande chaleur, mais à la sortie du bois on a tout vu.
En bas de nous, la route, les traversiers, le fleuve et pas vraiment d’autre rive.
Amitié!!
Nous avons vu plusieurs exemplaires de faune québécoise, dont deux lapins et un faisan qui avaient vraiment pas peur. Et on a vraiment essayé de faire peur au faisan.
Une fois redescendus, il fut de mise d’aller voir les dunes au fond du village, armés de fraises d’Orléans, de bières froides et de plus de fromage en crottes. Des orages se préparaient autour de nous et on entendait gronder de tous les côtés, avec un gros nuage gris plein d’éclair qui s’avançait lentement derrière nous. Pas grave!
La dune était haute de 130 mètres et ça avait l’air assez escarpé. Évidemment c’était une occasion parfaite pour sortir les crazy carpet toujours prêts pour l’action dans le char à Gouy mais malheureusement ce fut un peu un échec – c’était beaucoup plus drôle de descendre la dune en courant que d’essayer de faire embrayer ledit tapis. Mais c’était drôle!
Voici donc une vue de la dune avec une très sexy maman en prime.
Nous nous sommes assis au milieu de la dune seuls, car la plage a vite été désertée à l’approche de l’orage.
Nous on était tout excités de savoir quand est ce qu’on allait se faire mouiller un peu, beaucoup ou passionément
Grande joie
Finalement la pluie s’est mise à tomber à grosses gouttes et j’ai couru me tremper dans le fleuve. On ne le voit pas mais il pleut partout sur l’eau! c’était chaud et encore plus salé et il pleuvait dans la lumière rose.
Le traversier était très gros mais très court, et on n’a pas vu de baleines.
Par contre, en s’assoyant un peu sur le bord de la route nous avons rapidement réussi le visionnement d’un béluga, même si on voulait juste voir un rorcal commun. Mission accomplie! Je vous épargne évidemment toute photo de boutte de dos de béluga flou, car vous ne pourriez pas comprendre la profondeur de cette expérience, que de voir un boutte de peut-être-dos-de-béluga de vraiment loin. Il faut le vivre.
…
Tout de cette route, de Tadoussac à Baie St Paul, est magique. Des montagnes bleues, le brouillard, les côtes, les villages, le soleil, l’air marin, et le fleuve qui a l’air d’un océan qui remplit le champ de vision à chaque fois qu’on franchit le haut d’une colline à coup de moteur qui force.
À Ste-Irénée, je me remémore affectueusement mon séjour au Domaine Forget ou j’ai joué et entendu tellement de musique avec des personnes vraiment intéressantes, il y a de ça plus de dix ans déjà.
…
Les côtes! Elles sont énormes et ininterrompues.
Gouy m’offre gentiment ce belvédère malgré les précieuses minutes du match de la FIFA Allemagne-Algérie qui s’écoulaient à toute allure, tout près de Baie St Paul ou on allait trouver une grosse télé.
À notre grande satisfaction, malgré le fait qu’on soit arrivés à la fin théorique de la game, les buts n’ont commencé qu’avec l’arrivée de notre pinte de St-Ambroise lors du temps supplémentaire d’une demi-heure, et on (l’Allemagne) a gagné. C’est parfait!
À Baie-St-Paul, on dirait qu’il n’y a que des peintres et que personne ne fait d’autre profession du tout. Même au pub, voici comment on annonce la présence de hot-dogs:
Un si joli petit village.
Nous avons fini ce Magical Mystery Tour avec une dernière crème glacée issue d’un incroyable magasin de bonbons qui était aussi plein à craquer de gens.
Incroyable comment on a pu cramer des vacances dans une seule fin de semaine, et j’espère que Gouy pourra oublier rapidement tout le temps passé au volant pour nous offrir ce miracle. Merci à Georgette, à Paul et à Sophie pour tous ces rêves d’enfant réalisés!